Outre l’occupation dans la nuit de jeudi à vendredi du ministère de l’Agriculture à Kiev, aucun heurt n’a été constaté après l’annonce la veille de l’échec des pourparlers entre l’opposition et le président Viktor Ianoukovitch. De nouvelles barricades ont été dressées à Kiev alors que le mouvement gagne l’ouest du pays.
Le calme demeurait vendredi matin rue Grouchevski, théâtre des affrontements violents des jours précédents. Une certaine amertume était cependant perceptible sur place : « j’ai l’impression de m’être fait avoir » lâche Evguéni, 26 ans, qui a passé la nuit sur les lieux par des températures avoisinant -20 degrés, réchauffé par des feux de fortune de pneus brûlés.
« On a attendu toute la journée d’hier (jeudi) le résultat des négociations et on n’a rien obtenu. L’opposition n’a rien fait, elle n’a pas de leader » a-t-il regretté.
Les manifestants, à l’invitation des chefs de file du mouvement, se sont en revanche activés toute la nuit pour repousser les limites du camp retranché constitué autour de la place de l’Indépendance baptisée place Maïdan. En quelques dizaines de minutes, ils ont dressé une nouvelle barricade haute de près de trois mètres sur la rue Institutska à l’aide de sacs de neige.
La rébellion gagne d’autres villes
Le boxeur Vitali Klitschko, l’un des leaders de l’opposition, a appelé dans la nuit les manifestants à Kiev à "élargir le territoire de Maïdan tant que le pouvoir ne nous entendra pas". Il a souligné que la seule concession promise jeudi par le président Ianoukovitch était « une promesse de libérer tous les militants et d’arrêter la pression s’il n’y a pas de confrontation ».
« Plusieurs villes de l’ouest se sont rebellées aujourd’hui. Il y en aura d’autres demain. Nous devons faire en sorte que toute l’Ukraine se rebelle » a-t-il également lancé devant les manifestants.
A Lviv, fief des nationalistes pro-européens dans l’ouest de l’Ukraine où des manifestants ont occupé jeudi le conseil régional, des barricades ont été érigées vendredi et une scène installée dans le centre-ville.
Au total, des milliers de manifestants ont lancé l’occupation des administrations des gouverneurs de plusieurs régions ukrainophones acquises au mouvement de contestation.
À voir aussi, sur E&R :
« Manifestants et policiers séparés par un rideau de flammes à Kiev »