Deux jours après la démission du président Blaise Compaoré, l’armée burkinabé prend position à Ouagadougou afin de calmer la révolte populaire.
Ce matin, plusieurs milliers de burkinabés sont venus écouter les figures de l’opposition et de la société civile, notamment l’opposante Sara Sérémé, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC) venue avec une centaine de militants pour dénoncer la « confiscation par l’armée de la transition politique » sur la place de la Nation, renommée « place de la Révolution » comme à l’époque de Thomas Sankara. Les unités de la Garde présidentielle se sont déployées et ont dispersé les protestataires qui brandissaient des pancartes très explicites :
« Non à la confiscation de notre victoire, vive le peuple ! », « Zida dégage ! », « Zida c’est Judas ! ».
L’armée a aussi pris le contrôle du siège de la radio-télévision nationale après avoir procédé à des tirs de sommation en l’air, pour faire fuir les civils qui s’étaient massés devant le bâtiment.
L’ancien président Blaise Compaoré s’est réfugié avec sa famile à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, le numéro deux de sa garde présidentielle, le lieutenant-colonel Zida a pris le contrôle du pouvoir après avoir évincé son rival le chef d’état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré. Le nouvel homme fort du Burkina a promis d’assurer la transition démocratique et la tenue d’élections libres prochainement.
Des émissaires de l’Union africaine, des Nations-Unies et de la Cédéao (organisation régionale de l’Afrique de l’Ouest) ont pris contact avec les nouvelles autorités du Burkina Faso afin de s’assurer que la situation ne dégénère pas.