Après une journée d’émeutes, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis près de 30 ans, a dissous son gouvernement et ouvert des négociations avec l’opposition.
Blaise Compaoré joue son va-tout. Jeudi soir, le président du Burkina Faso a annoncé la dissolution du gourvernement et ouvert des négociations avec l’opposition après une journée d’émeutes contre le régime. Au passage, le chef de l’État a décrété l’état d’urgence. Les opposants au président avaient au préalable pris d’assaut la télévision nationale, envahi le Parlement avant d’y mettre le feu. Ils protestent contre le projet de loi de révision constitutionnelle actuellement en débat au Parlement. Celui-ci pourrait permettre à Blaise Compaoré de se représenter à l’élection présidentielle en 2015. Le gouvernement avait eu beau déclarer l’annulation de ce projet et appeler la population au calme, des centaines de manifestants s’étaient ensuite retrouvés devant le palais présidentiel, face à la garde présidentielle. Et les échauffourées ne se sont pas limitées à la seule capitale. À Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, la mairie et le siège du parti présidentiel ont été incendiés.
Seulement, l’actuel président n’est plus en position de force. À l’exception de la Garde présidentielle, l’armée comme la police ont brillé par leur passivité. Dans l’après-midi, les grandes manoeuvres politiques ont par ailleurs commencé.