Les attentats survenus en Norvège relancent l’opportunité d’une action européenne visant à lutter contre les groupuscules extrémistes.
La Norvège n’est pas dans l’UE mais les attentats dont elle a fait l’objet trouvent une résonance à Bruxelles.
La surveillance des mouvances et des individus menaçant la sécurité publique nationale incombe bien sûr aux Etats membres, mais l’Europe peut intervenir en tant que coordinatrice des missions de contrôle.
A cette fin, Bruxelles souhaiterait créer un réseau d’échange d’information, afin de “surveiller la croissance de la radicalisation des discours sur Internet”, rappelle Michele Cercone, porte-parole de la Commission. Avant de commettre son acte funeste, l’auteur présumé Anders Behring Breivik avait mis en ligne son manifeste de 1500 pages, où il décrivait minutieusement le protocole meurtrier auquel il s’est livré.
Reste que la Commission peine à intervenir sur ces sujets. En septembre dernier, elle avait proposé la mise en place de contrôles plus stricts des sites internet mettant en vente des produits potentiellement utilisables dans la fabrication de bombes artisanales, à l’instar des engrais agricoles, dont le suspect norvégien aurait fait usage pour concocter ses bombes.
Ces propositions s’étaient à l’époque heurtées aux réticences des Etats, qui refusaient de livrer les données personnelles de leurs internautes.
"Les événements en Norvège vont sans doute relancer les négociations," a affirmé le porte-parole, "le contexte n’est plus le même", a t-il ajouté.
Signe d’une inflexion, le 25 juillet, le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, a déclaré "attendre une réponse politique de l’UE", après le drame d’Oslo. La commissaire aux Affaires intérieures Cécilia Malmström est en contact avec le ministre de la justice norvégien, mais le fruit de ces échanges reste à ce stade inconnu.