Texte de l’intervention :
Monsieur le Président,
De concert avec M. le Préfet de Région, dont on aimerait bien que, conformément à la loi, il soit présent pour nous expliquer de quoi il en retourne, vous nous proposez une « Mission » contre les discriminations.
Le groupe Front national pourrait en théorie se réjouir en effet, à la lecture des 18 critères énoncés – 18, pas moins ! – de voir l’exécutif de la région Rhône-Alpes lutter contre le racisme antifrançais qui se développe dans certains quartiers, faire la chasse à ceux qui endommagent les boîtes aux lettres portant des patronymes européens, condamner les atteintes à la religion catholique et aux racines chrétienne de notre pays, et même, puisque les opinions politiques entrent dans ces 18 critères, prendre la défense des étudiants, salariés, fonctionnaires, enseignants dont les opinions de droite nationale sont un obstacle au libre exercice de leurs études ou de leur profession. L’exécutif pourrait ainsi protester contre le fait que le droit de manifester soit reconnu à tous sauf aux jeunes nationalistes, dont cependant je ne partage pas toutes les idées, même quand leur manifestation a été déclarée, et qu’elle est parfaitement pacifique. Le préfet Carenco n’a sans doute pas appris en deuxième année de droit l’arrêt Benjamin du Conseil d’État, qui lui interdit en l’espèce d’utiliser le prétexte éculé du risque de trouble à l’ordre public.
J’ajoute que je ne peux que regretter qu’une telle mission n’ait existé, concernant les activité syndicales (un de vos 18 critères), il y a quelques années, lorsque les syndicats professionnels à la RATP, aux TCL, dans l’administration pénitentiaire, la Poste, la Police, l’Éducation nationale, les Locataires (FNL), le syndicalisme prudhommal, et même le syndicat d’entrepreneurs la Fédération nationale entreprises modernes et libertés (FNEML), tous créés par des sympathisants du Front national, furent invalidés par la justice française !
Mais ces discriminations-là ne vous gênent pas ! C’est que vous vous gardez bien de définir ce terme équivoque de discrimination, et pour cause… S’il s’agissait de lutter contre des traitements injustes, que la majorité de la population réserverait à des minorités, nous pourrions souscrire à cette logique. Encore qu’il faudrait se pencher aussi, ce qui serait fort intéressant, sur les injustes procédés dont des minorités organisées usent à l’encontre de la majorité de la population française.
Mais vous et nous savons bien qu’il s’agit de tout autre chose ! Il s’agit d’asseoir la dictature morale, intellectuelle, judiciaire, répressive, de la nouvelle idéologie mondialiste, qui doit détruire toute résistance en établissant le règne absolu de l’indifférenciation. Comme l’a écrit très justement l’écrivain Denis Tillinac dans une lettre ouverte à Marine Le Pen : « L’alliance d’Aubry, de Mélenchon et de Joly nous promet une véritable mutation anthropologique : une récusation de notre héritage, une mise au rebut de la filiation, de l’altérité et de l’enracinement, une prime à la police du langage. Ce n’est pas anodin. La vision du monde qui sous-tend le programme de la gauche, c’est Le Meilleur des mondes de Huxley dans une version cosmopolite et androgyne, une dictature soft de l’indifférencié. » Ce qu’il omettait, hélas, c’est que cette évolution avait été largement entamée auparavant, et que ses amis politiques n’y avaient opposé aucune résistance sérieuse.
De fait, la prétendue « discrimination » est devenue le seul péché mortel dans une société qui a perdu la plupart de ses repères moraux. Désormais, toute distinction, même légitime, est refusée, bannie, réputée « discrimination ». Plus de distinction entre les entre les peuples, entre les nations, entre les cultures, entre les civilisations. Plus de distinction entre l’étranger et le national. Plus de distinction entre les sexes, les comportements. Plus de distinction entre la famille stable, ordonnée à l’accueil de la vie, à sa transmission, à l’éducation des enfants, et les unions plus ou moins contingentes, à deux, à trois, à plusieurs, par devant, par derrière, etc.
Au nom de la lutte contre les discriminations, on proclame que le rôle des sexes, hommes et femmes, doit être en tout et pour tout absolument interchangeable et identique, ce qui ne sera guère possible que quand les hommes seront capables de donner la vie aux enfants dans leurs propres corps. On impose ici une « novlangue » parfaitement grotesque. On n’ose pas cependant aller jusqu’au bout, et parler de procureuse de la République, ni de jugesse du Tribunal, ni de rapporteuse du Budget.e Les anglo-saxons ne sont pas en reste dans cette course à la bêtise, et mes collègues du Parlement Européen, pour s’adresser à la présidente de séance, ne pouvant plus dire « Chairman », ont d’abord opté un temps pour le politiquement correct « Chairperson », avant de se rallier au néologisme : « Mrs. Chair »… « Madame Fauteuil », voilà le dernier avatar de la féminisation du langage !
Et je ne parle que des hommes et des femmes, sans oser évoquer l’absolue égalité dont doivent bénéficier les « HoLeBi »(Homo, lesbiennes et bisexuels), ou, si vous préférez, les LGBT, autre terme officiel (Lesbians, Gays, Homo, Bi & Trans-sexuels). Au nom de la lutte contre les discriminations, il sera donc interdit à une école catholique de préférer recruter une mère de famille dont la vie est conforme à l’éthique qu’elle veut promouvoir, de préférence à un travelo échangiste. Je n’invente rien…
Au nom de la lutte contre les discriminations, également, l’immigration massive, loin d’être considéré comme une situation anormale, ou tout du moins comme résultant de disparités économiques, dispose, à l’intérieur même des espaces envahis, d’appuis institutionnels, économiques, mais aussi idéologiques, articulés en un certain nombre de sophismes :
Le premier de ces éléments, joint à la culpabilisation des anciennes puissances coloniales, est le prétendu « antiracisme ». Il ne s’agit pas ici d’humanité, ni même d’un soutien apporté aux migrants, que l’on pourrait mettre sur le compte d’un excès d’imprudente générosité. Non. Quelles que soient les intentions de ses thuriféraires, stipendiés ou bénévoles, cette idéologie a d’autres buts. Il s’agit d’étouffer dans l’œuf toute velléité que pourraient avoir les nations de s’opposer à la destruction de leur identité.
C’est ainsi qu’en France, des jeunes Français qui aspirent à devenir médecins se voient refuser cette possibilité, au nom du « numerus clausus », même quand ils ont franchi avec succès le cap de la première année, quand on titularise chaque année des milliers de médecins étrangers dont leurs pays d’origine auraient le plus grand besoin.
C’est ainsi qu’on prétend nous apitoyer sur le sort de jeunes gens qui se verraient refuser l’accès dans des boîtes de nuit où ils viennent draguer en bandes, alors qu’ils massacreraient leurs sœurs ou leurs cousines si elles se hasardaient à y venir elles aussi.
C’est ainsi que Bitru et son épouse, modestes salariés, parents de trois enfants, qui demandent depuis des années l’octroi d’un logement social pour quitter leur réduit insalubre, se voient systématiquement préférer la famille nombreuse africaine, voire polygame, arrivée en France l’avant-veille, la réglementation s’opposant à ce que les Français soient prioritaires chez eux.
La religion antidiscriminatoire a ses dogmes, mal définis, certes, mais elle a surtout ses prêtres, ses inquisiteurs, comme le MRAP, ou la LICRA, qui a même tenté de me faire arrêter en plein Conseil régional pour « délit d’opinion » par le commissaire Neyret, agissant sur l’ordre illégal d’un juge fourvoyé. La nouvelle religion a ses procès en sorcellerie, sa dîme, sous forme de subventions prélevées sur les fonds de toutes les collectivités publiques, depuis l’ONU et l’Union européenne jusqu’au plus modeste de nos conseils municipaux, en passant, bien sûr, par notre institution régionale, car le but de votre rapport, c’est aussi de créer une nouvelle boîte à sucre – une de plus – dans laquelle bien sûr il faudra ensuite mettre du sucre ! (Pour commencer : un agent de catégorie A.)
C’est cette fausse religion de l’indifférenciation laïque et obligatoire – mais pas gratuite ! – qui est aujourd’hui le véritable « opium des peuples ». Elle vise à affaiblir leurs défenses immunitaires, et mérite donc pleinement le nom de « Sida mental », heureuse expression due au regretté Louis Pauwels, éditorialiste du journal français Le Figaro.
L’Histoire condamnera sévèrement les protagonistes de l’indifférenciation, comme elle a condamné les responsables de la décadence de Rome, les collaborateurs des occupations étrangères, les complices de l’internationalisme marxiste. Mais en attendant, c’est vrai, ils règnent, vous régnez, en maîtres !