"La Turquie paiera cher pour son soutien aux terroristes qui luttent pour renverser le régime syrien", a affirmé le président Bachar al-Assad dans un entretien accordé à une chaîne de télévision turque, diffusé vendredi.
"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il dit à la chaîne d’opposition Halk-TV.
Le chef de l’Etat syrien était interrogé sur la présence à la frontière turque de rebelles jihadistes affiliés à Al-Qaïda.
"Il n’est pas possible de vous servir du terrorisme comme d’une carte à jouer et de la mettre dans votre poche. Car (le terrorisme) est comme un scorpion qui n’hésite pas à vous piquer le moment venu", a estimé le président syrien.
Le gouvernement islamo-conservateur turc, très hostile au régime syrien, est l’un des plus fervents soutiens de la rébellion syrienne.
Sur ce point, le président Assad s’est attaqué au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait noué jadis des liens étroits.
"Tout ce qu’il dit sur la Syrie et son peuple c’est un tas de mensonges, c’est tout (...) Erdogan n’a fait que de soutenir les terroristes en Syrie", a-t-il dit.
Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé en outre qu’il se conformerait à la résolution des Nations unies sur les armes chimiques, adoptée le 28 septembre, mais nié toute attaque chimique contre sa population.
"Non, nous n’avons pas fait usage de cette arme", a-t-il répondu aux journalistes de la chaîne qui lui demandaient si ses forces avaient utilisé des projectiles dotés d’ogives chimiques le 21 août près de Damas.
Admettant détenir un arsenal chimique, le président syrien a affirmé toutefois que ces armes se trouvaient aux mains de forces spéciales, seules capables de les utiliser.
"Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un ordre central de l’état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu’ils aient été utilisés", a-t-il affirmé.
Interrogé sur l’hélicoptère syrien abattu par l’aviation turque le 16 septembre après être entré dans l’espace aérien turc, le président Assad a reconnu que cet appareil, tombé en territoire syrien, avait violé l’espace aérien turc. Il a justifié l’intrusion en Turquie de cet hélicoptère en expliquant qu’il devait empêcher une infiltration d’un grand nombre de terroristes.
Le président Assad a affirmé que les deux pilotes de l’appareil avaient été décapités sauvagement par les rebelles syriens après avoir été capturés vivants.
Le Parlement turc a renouvelé jeudi pour une année supplémentaire le mandat du gouvernement turc qui autorise, si nécessaire, l’envoi de troupes turques en Syrie.
L’armée turque riposte à tout projectile syrien qui s’abat sur son sol, mais n’a en revanche pas mené d’opérations en territoire syrien.