À la demande de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, qui dénonce la « chape de culpabilité » pesant sur les femmes, le HCEFH a rendu, le 7 novembre, un rapport au gouvernement qui préconise de faire de l’IVG « un acte médical comme un autre ».
Pour cela, il faudrait supprimer « les spécificités qui trouvent leurs fondements dans des raisons morales qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui », à savoir le délai obligatoire d’une semaine entre la première consultation et l’avortement, jugé stigmatisant, la référence à « la situation de détresse » de la femme souhaitant avorter, mais aussi le recours possible du médecin à la clause de conscience.
Sont aussi envisagés un moratoire pour empêcher la fermeture des centres pratiquant l’IVG et l’ouverture d’une ligne téléphonique et d’un site Internet pour donner une information “neutre”, les associations les plus militantes ne supportant pas que certains sites, comme IVG.net, informent les femmes sur les risques psychologiques de l’avortement.
Alliance Vita a dénoncé, dans un communiqué, un rapport qui méconnaît « la réalité vécue par les femmes », et rappelle qu’en 2010, dans un sondage Ifop, 83 % des femmes estimaient que l’IVG laisse des traces psychologiques et 60 % pensaient que la société devrait aider les femmes à ne pas avorter. Une femme sur trois a déjà avorté au moins une fois, et 222 500 IVG ont eu lieu en France en 2011. Soit environ un avortement pour quatre naissances.