"Dehors les étrangers", "La Grèce appartient aux Grecs" : Magdalini Flessa, drapeau grec à la main se joint au rassemblement électoral du parti néonazi Aube dorée mercredi soir, dans un quartier du centre d’Athènes, à moins d’un kilomètre d’un campement des migrants.
Accueilli par une ovation, des fusées éclairantes et des chants martiaux, Nikos Michaloliakos, le chef d’Aube dorée, souligne à la tribune avoir choisi délibérément de faire son meeting dans ce quartier où "les Grecs ont peur de circuler".
L’entrée en Grèce de plus de 230.000 migrants depuis le début de l’année – plus de dix fois plus que sur la même période de 2014 –, nourrit la rhétorique de l’extrême-droite, à trois jours des législatives anticipées grecques de dimanche.
"Si le gouvernement ne peut pas garder les frontières, qu’il s’en aille", lance Michaloliakos, appelant à "la protection des frontières par l’armée".
Mercredi, il n’y a que 500 manifestants autour du leader, mais Aube dorée, crédité de 5 à 7% des voix dans les sondages, n’en demeure pas moins le troisième parti grec, loin toutefois derrière Syriza (gauche radicale, parti du Premier ministre sortant Alexis Tsipras) et Nouvelle-Démocratie (droite).
"Les sympathisants ne participent plus aux rassemblements, ils ne veulent pas s’exposer", explique Magdalini Flessa, la quarantaine, pantalon et veste en jean, employée d’une société de sécurité.
Malgré les poursuites pénales contre Nikos Michaloliakos et l’ensemble des députés du parti pour crimes et violences racistes, Aube dorée "va se renforcer" dimanche car les Grecs pensent que "la direction est poursuivie pour ses idées", estime Antonis, un militant tout en noir, qui distribue des drapeaux grecs aux manifestants.