Convoqué ce 3 février dernier au tribunal de grande instance de Nanterre, l’avocat israélo-français Arno Klarsfeld a été mis en examen pour des propos tenus sur i>Télé.
Le procureur a jugé qu’Arno Klarsfeld avait bien porté atteinte à l’honneur des « jeunes de banlieue » quand, le 9 janvier 2014, jour de l’interdiction par le conseil d’État de la représentation de Dieudonné, il avait déclaré :
« Non, la France n’est pas antisémite, il y a le noyau dur de l’extrême droite qui l’est vigoureusement, une partie de l’ultragauche et les islamistes et une partie des jeunes de banlieue. »
Avec son allure sortie tout droit d’un film de Tim Burton, le petit fils de déporté a été convié à se défendre sur i>Télé le 4 février au soir, au moment même où 30 000 euros d’amende étaient requis contre Dieudonné pour avoir posté « Je me sens Charlie Coulibaly » sur Facebook.
D’abord, Arno Klarsfeld a fait remarquer que le plaignant, âgé de 37 ans, ne représente pas les « jeunes de banlieue ». Une remarque très pertinente qui s’applique aussi parfaitement à l’association des fils et filles de déportés et aux officines « antiracistes » en général (LICRA, LDH, SOS Racisme, MRAP, etc.), qui ne représentent qu’elles-mêmes.
Pour le fils de « chasseur de nazis », sa mise en examen est le fruit d’un complot ourdi en haut lieu par le pouvoir :
« Je ne suis pas du tout conspirationniste […] mais ça montre les petites lâchetés, parfois, quand le “big boss” ou le “boss” encore au dessus n’a pas encore parlé, n’a pas encore fait savoir son opinion, on est prudent, on sait jamais, on transmet. »
Et le journaliste Olivier Gazli de surenchérir :
« En l’occurrence, le parquet a un lien hiérarchique avec la garde des Sceaux, membre du gouvernement. »
Questionné sur un éventuel parallèle avec Dieudonné, Arno Klarsfeld a tenu à défendre sa liberté d’expression. Selon lui la plainte n’est pas fondée puisqu’il a dit « une partie des jeunes de banlieue » et non « les jeunes de banlieue ». Après avoir précisé que « la liberté d’expression en France est totale, vraiment c’est un très beau pays, mais il ne faut pas inciter à la haine, ne pas stigmatiser », il a qualifié d’antisémite « une très grande partie » du public de Dieudonné, les spectacles de l’humoriste étant selon lui des « meetings antisémites ».
Bref Arno Klarsfeld, c’est la liberté d’expression, Dieudonné c’est l’ « incitation à la haine » et la « stigmatisation ». Pilpoul mention passable…