À peine élu, le nouveau président argentin, Mauricio Macri, tente déjà de négocier à l’amiable avec les fonds vautours. Des fonds spéculatifs qui réclament plus d’un milliard de dollars à l’Argentine au titre d’un prêt de... 50 millions qu’ils ont accordé au pays en 2008. Refusant de se « faire rançonner » par les 8% de créanciers qui ont refusé la restructuration de la dette, la présidente sortante avait jusqu’ici refusé de payer malgré les décisions de justice.
Il s’apprête à être investi président dans les prochaines heures mais n’a pas attendu la cérémonie officielle pour placer ses pions. Le libéral et ancien maire de Buenos Aires Mauricio Macri, 56 ans, élu le 22 novembre dernier en Argentine, l’avait promis : il mettrait un terme à la politique économique menée depuis plus d’une décennie par les Kirchner. Et a choisi de s’attaquer en premier lieu à l’une des mesures phares de son prédécesseur. Un dossier particulièrement sensible ; celui de la dette argentine et du litige que le futur chef d’État compte désormais régler à l’amiable avec les fonds vautours, ces fonds spéculatifs américains qui avaient refusé de restructurer la dette du pays comme le demandaient les autorités après la faillite de 2001.
À l’époque, 92% des autres créanciers avaient accepté de revoir à la baisse (70%) le montant de leur créance, mais Paul Singer, à la tête d’Elliott Management Corporation, ou encore Aurelius Capital Management LP, comptent bien, eux, récupérer près d’1,3 milliard de dollars dus, disent-ils, au titre d’un prêt de… 50 millions de dollars accordé à l’Argentine en 2008.
Mille trois cent millions de dollars, soit un gain supérieur de vingt fois à leur mise initiale que refusait de rembourser la présidente sortante Cristina Kirchner, peu encline à laisser l’État se « faire rançonner » malgré la décision de la Cour Suprême des États-Unis.