Christian Combaz rappelle qu’une tranche horaire n’est pas maudite par nature. Dans le cas des émissions de Sofia Aram et Laurent Ruquier, ce qu’on y raconte est devenu impopulaire, c’est tout.
La question de savoir si une tranche horaire mérite le sort qu’on lui réserve manque d’intérêt, sauf si, en quatre mois, deux animateurs s’y cassent les dents pour des raisons identiques : unanimisme de privilégiés, invités obligatoires, professions de foi en filigrane, illusion d’être « entre-soi ».
La métamorphose que connaît l’opinion française à l’égard de ceux qui prospèrent depuis vingt ans dans la pensée recommandée est-elle responsable de ce rejet ? C’est probable.
Évidemment, les intéressés crieront à la Réaction mais il est permis de nommer plutôt le phénomène satiété, saturation, écœurement.
À propos des médias qu’on appelle « prescripteurs » l’opinion est entrée dans une phase de dégoût comparable à celle que suscite en ce moment le pouvoir politique. Elle se traduit par une réflexion qu’on entend partout : « Je ne peux plus les voir. » La collusion entre ceux qui financent, ceux qui produisent, ceux qui encensent, ceux qui téléphonent, est devenue tellement caricaturale dans notre pays que même le public le moins perspicace s’en est aperçu. La coïncidence entre certains noms (cf. les fils et filles de...), certaines coteries, certaines campagnes de promotion ou de dénigrement, est désormais trop visible pour ne pas irriter ceux qui subissent la même distorsion de concurrence dans leur vie personnelle. Ajoutez au tableau une demi-douzaine de liaisons dangereuses entre les politiques et le monde du Spectacle, et la mèche est allumée. En outre les gens ne supportent plus la goguenardise de plateau façon banlieue quand elle émane de quadragénaires payés quinze fois le smic et qui donnent à la jeunesse des leçons d’amour du peuple.
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