L’explication est dans le terme : la responsabilité du commandement en incombe à un seul.
Mais cela ne veut pas dire que celui-ci décide de tout, car il délègue à d’autres qui décident en son nom : il est celui à qui chacun peut faire appel de toute décision en dernière instance. Un des reliquats en France est le droit de grâce.
Aujourd’hui, la République française est monarchique, c’est une monarchie dont le souverain est élu au suffrage universel : toute décision, pour s’appliquer, doit avoir l’aval du président de la république.
La différence n’est donc pas tant dans la forme institutionnelle. Les parlements n’existaient-ils pas avant la révolution ? Les tribunaux n’existaient-ils pas avant la révolution ? La différence est d’abord dans les principes de gouvernement, dans l’idéologie, dans la manière de se considérer membre de la société. Une monarchie qui suit des principes chrétiens n’a pas grand chose à voir avec une monarchie qui suit des principes maçonniques (si l’on peut affirmer que les maçons ont des principes....)
Maintenant, il y a néanmoins une assez considérable différence entre le roi et le président.
Le président est un monarque en CDD, parvenu à sa place par les efforts, et éventuellement les concessions, qu’il a réalisé au service de son ambition.
Le roi est un monarque en CDI, parvenu à sa place par le simple sort de sa naissance.
On pourrait croire à priori que le principe du roi est moins acceptable, cependant :
Nul ne choisit où il naît, le roi n’est donc pas responsable de sa position sociale, il n’a pas à en tirer orgueil, c’est un coup du sort. On a donc un bon compromis entre "tirage au sort" (si cher à Etienne Chouard) et aussi compétence (le roi étant formé à sa future fonction dès le plus jeune âge).
En revanche, le président a choisi d’être président, il a tout fait pour cela, et son moteur fut l’ambition. Il peut donc tirer gloire de sa position sociale. Au passage, il a peut-être dû s’attacher quelques fortunes, faire quelques juteuses promesses, s’assurer quelques soutiens, plaire à celui-ci ou à celui-là, il est certainement redevable, car sa situation est précaire.
Le roi l’est sans le vouloir, par une divine providence.
Le président l’est parce qu’il l’a voulu, par une diabolique envie...