Le fondateur du mouvement anti-réfugiés et islamophobe Pegida a été inculpé pour « incitation à la haine raciale » pour avoir qualifié sur Internet l’année passée les réfugiés de « bétail » et de « racaille », a indiqué vendredi le Parquet de Dresde (est de l’Allemagne).
Lutz Bachmann, 42 ans, avait posté en septembre 2014 sur sa page Facebook plusieurs messages visant les « réfugiés de guerre et les demandeurs d’asile », indique le Parquet de cette ville où Pegida (acronyme pour « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ») a vu le jour à l’automne dernier.
« Bétail », « racaille »
Ces propos, où il traite notamment les réfugiés de « bétail » et de « racaille », constituent « un trouble à l’ordre public » ainsi qu’une « atteinte à (leur) dignité », souligne le Parquet dans un communiqué. Déjà condamné à des peines de prison pour des braquages et des délits liés à la drogue, Lutz Bachmann encourt jusqu’à cinq ans de prison pour les faits incriminés.
25.000 à Dresde
Postés en septembre, ces propos avaient fait surface fin janvier, lorsque Pegida, alors à son apogée, venait de rassembler 25.000 personnes à Dresde, dans la foulée des attentats à Paris contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et un magasin casher. M. Bachmann, dont une photo le montrant en train de singer Adolf Hitler avait également surgi dans la presse, avait été poussé à la démission, avant de réintégrer le mouvement un mois plus tard.
Réfugiés conspués
Pegida avait lancé à l’automne dernier à Dresde ses rassemblements du lundi où les réfugiés, les étrangers et l’islam étaient conspués, à une période où l’Allemagne s’attendait à accueillir pour 2014 quelque 200.000 demandeurs d’asile, loin des 800.000 à un million prévus en 2015. Le mouvement n’a ensuite cessé de prendre de l’ampleur, essaimant dans d’autres villes, avant de marquer le pas fin janvier, miné par les frasques de M. Bachmann et des querelles internes.
Affluence en hausse
Pendant de longs mois, il n’a ainsi réuni que quelques milliers de fidèles. Mais ces dernières semaines, Pegida semble malgré tout avoir retrouvé un peu d’allant. Lundi, elle a ainsi réuni environ 10.000 personnes à Dresde.