Des dizaines de militants du mouvement Barakat se sont rassemblés, lundi à Alger, devant le siège de la télévision officielle (ENTV), en vue de protester contre son "parti pris" dans la campagne de l’élection présidentielle, a-t-on constaté sur place.
Quelques manifestants se sont bâillonnés la bouche pour signifier le musèlement des journalistes des médias publics, qu’ils ont appelés à "s’indigner" contre la ligne éditoriale de la télévision et de la radio jugée "au service" du président sortant Abdelaziz Bouteflika.
Au cours de ce sit-in, qui s’est déroulé sans incident contrairement aux premiers rassemblements de Barakat, d’autres participants ont brandi des pancartes appelant à "la liberté" pour la chaîne privée Atlas TV, qui a cessé d’émettre quelques jours avant le démarrage de la campagne présidentielle suite à une perquisition des services de sécurité dans ses locaux.
Atlas TV, dont la fermeture a été condamnée par de nombreuses organisations internationales, s’était distinguée par la couverture non-stop des manifestations organisées par le mouvement Barakat (ça suffit) contre la candidature du président Bouteflika à un quatrième mandat, lors du scrutin du 17 avril prochain.
Par cette nouvelle action, le mouvement voulait dénoncer "la fermeture du champ audiovisuel" et "la discrimination" exercée par les médias publics devenus "un instrument au service d’une minorité de corrompus au pouvoir".
Barakat, qui prévoit un autre rassemblement pour jeudi prochain dans le centre de la capitale, estime que le pouvoir en place "continue sur la voie qu’il a tracée depuis 1962" (date de l’Indépendance, ndlr) qui consiste en "la fermeture du champ politique et l’organisation d’élections présidentielles formelles dont les résultats sont connus d’avance".
Le mouvement, devenu fer de lance de la contestation contre la réélection du président Bouteflika, appelle l’ensemble du peuple algérien à "rejeter" le prochain scrutin par des moyens pacifiques pour arriver à une solution politique civique et consensuelle".
Voir aussi, sur E&R : Bouteflika dit que sa santé ne le disqualifie pas pour un 4e mandat