L’ancien chef de l’Etat algérien, Liamine Zeroual, est sorti de son silence, en s’attaquant à son successeur, Abdelaziz Bouteflika, alors que continuent les manifestations contre la candidature de Bouteflika pour un 4e mandat.
Abdelaziz Belkhadem, un des proches de Bouteflika, a finalement reconnu que ce dernier est gravement malade, dans une déclaration à une chaîne de télévision arabe.
Zeroual a plaidé, dans un communiqué publié à Alger, pour le respect de l’alternance, rendu hommage à l’armée (clin d’oeil), mis en garde contre les esprits que la manne financière ne saurait calmer et avertissant l’entourage de Bouteflika que "le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition".
Zeroual, 72 ans, a dénoncé l’amendement de la constitution qui a ouvert la voie au chef de l’État actuel à pérenniser son pouvoir. De nombreuses personnalités politiques et intellectuelles ont récemment appelé à la fin du régime de Bouteflika.
Des manifestations ont été réprimées et des journalistes ont été arrêtés. "Il faut se garder de sous-estimer la situation actuelle et de penser que la manne financière peut, à elle seule, venir à bout d’une crise de confiance structurelle", a estimé Liamine Zeroual qui a cédé le pouvoir en 1999 à Bouteflika. Il a fait allusion à l’achat de la paix sociale à travers l’argent.
Pour Zeroual, "il faut se garder de croire que la grandeur du dessein national peut relever de la seule volonté d’un homme serait-il providentiel ou de l’unique force d’un parti politique serait-il majoritaire". Une gifle à Bouteflika et à son entourage.
Le candidat à la présidentielle du 17 avril, Ali Benflis qui semble n’avoir aucune chance face à la machine Bouteflika soutient l’ancien président Liamine Zeroual. La campagne électorale s’ouvre alors que les manifestations s’opposant à la 4e candidature de Bouteflika se poursuivent.
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