Un autre son de cloche : Yassine, 18 ans, ce Montpellierain accusé d’avoir agressé un jeune juif dans le TGV pour Lyon mercredi dernier, parle pour la première fois.
Pourquoi avez-vous pris le TGV pour Lyon mercredi ?
Avec mon collègue, on devait passer des tests pour rentrer dans l’armée. J’ai arrêté les études en troisième, depuis j’ai toujours travaillé. Je voulais entrer dans l’armée pour devenir maître-chien, dans l’infanterie. On a pris le TGV de 17 h 24 à Montpellier, on était dans le wagon 15, un duplex.
Comment est survenu l’incident avec ce jeune homme ?
Une heure après le départ, j’entends un jeune qui parle constamment dans son portable, alors qu’on n’a pas le droit de téléphoner depuis les wagons. Il y avait un bébé qui dormait à côté. Je me retourne pour lui demander de parler moins fort, il me fait un geste de la main, style : “Va parler dehors”. Au bout de dix minutes, il recommence, je me retourne encore, il me fixe pendant dix secondes et me fait un signe de la tête, genre : “Viens dehors”.
Que se passe-t-il alors ?
Je sors dans le sas, il me suit et dit : “J’ai que 15 ans mais j’ai pas peur de toi”. Je recule, il m’envoie un coup de tête, je lui envoie une droite, il se jette sur moi au niveau de la ceinture. Je l’attrape à la tête, on tombe, il est sur moi, il m’attrape les testicules, mon collègue fonce pour nous séparer, ça dure 40 secondes et un monsieur nous sépare. Il l’a mis dans le wagon et le jeune m’a dit : “T’es mort, t’es mort !”
Et ensuite ?
On était à 10 minutes de Valence, la sûreté ferroviaire est montée, je leur ai dit : “S’il porte plainte, je porte plainte.” Le jeune a dit : “Personne porte plainte et chacun rentre chez soi, c’est mieux comme ça.” On est ensuite arrivés à Lyon, on est allés à la caserne, le lendemain on a fait nos examens médicaux, tout était bon, on pouvait faire ce qu’on voulait à l’armée. A 11 h, la police est venue nous chercher.
Comment s’est passée la garde à vue ?
C’était la première fois de ma vie. Quand la police est venue, j’ai compris que c’était pour la bagarre, mais on n’était pas au courant des propos antisémites qu’il avait rajoutés. On ne savait pas que ça avait pris des proportions aussi intenses. La première audition a été déterminante : si un de nous avait menti, on était cuits. On a dit la vérité tous les deux. Ils ont compris que ce qu’on disait était cohérent et que les témoins confirmaient ce qu’on disait.
Suite : midilibre.fr
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