Le premier ministre indien, Narendra Modi, a exhorté jeudi le président chinois, Xi Jinping, en visite en Inde, à régler rapidement leur différend frontalier, au moment où des tensions territoriales ont éclipsé le sujet de la coopération économique.
Xi Jinping, pour la première visite d’un chef d’État chinois en Inde depuis 2006, a affirmé avoir « le souhait sincère » de coopérer avec son voisin pour maintenir la paix dans les zones revendiquées par les deux pays.
L’annonce par les médias indiens d’un face-à-face entre des centaines de soldats des deux pays dans une zone du Ladakh (nord de l’Inde) revendiquée par les deux pays, a modifié la physionomie de ce sommet qui devait être centré la coopération économique.
« J’ai fait part de ma profonde inquiétude à propos des incidents le long de la frontière. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que la paix et la tranquillité dans la région frontalière constituent une pièce essentielle de la confiance mutuelle », a dit Modi. « Nous devons trouver un règlement rapide à la question frontalière », a-t-il ajouté lors d’une déclaration à la presse.
Le président chinois a répondu avoir « le souhait sincère d’oeuvrer avec l’Inde pour maintenir la paix et la tranquillité dans les territoires frontaliers avant de pouvoir être en mesure de régler la question ».
Les détails de l’incident restaient confus, mais un parlementaire indien de la région, sous couvert d’anonymat, a indiqué qu’« environ 1 000 soldats chinois étaient passés du côté indien hier [mercredi] » au jour de l’arrivée de Xi en Inde.
Inde et Chine sont en désaccord sur le tracé de leurs frontières en deux régions particulières : un territoire au sein du Ladakh et sur le sort de l’État de l’Arunachal Pradesh que la Chine revendique.
L’Inde a été humiliée par la Chine lors d’une courte mais sanglante guerre en 1962 à propos de cet État sur lequel New Delhi garde la tutelle depuis le retrait des troupes chinoises après la fin du conflit.
Pour K.G. Suresh, du think tank Vivekanand International Foundation de New Delhi, cet incident ne doit rien au hasard et fait écho à un regain de tension similaire survenu lors de la visite du premier ministre chinois, Li Kequiang, l’an dernier. « Je pense que le timing de cette incursion est délibéré », a-t-il dit. La Chine signifie à l’Inde qu’elle « peut entretenir les meilleures relations avec ses rivaux Japon et Vietnam mais qu’in fine il faudra traiter » avec elle.