Elle a été entendue pendant 5 heures par le juge Franck Landou, dans le cadre de l’affaire des subventions versées par la Région à des associations fictives.
Sylvie Andrieux, députée PS des Bouches-du-Rhône, vient d’être mise en examen pour "complicité de détournement de fonds publics et complicité de tentative d’escroquerie". Entendue pendant 5 heures par le juge Franck Landou, la parlementaire marseillaise reste en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de rencontrer certaines personnes déjà mises en examen dans le dossier.
Sylvie Andrieux était convoquée ce jeudi comme "témoin assisté" par le juge d’instruction marseillais. Cette citation s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur les 700 000 euros de subventions versés par le Conseil régional à des associations fictives des quartiers nord de Marseille. Au sortir du bureau du juge, l’élue s’est déclarée "sereine et confiante en l’avenir", malgré sa mise en examen, exprimant sa "satisfaction d’avoir été enfin convoquée comme je l’avais demandé à plusieurs reprises".
Vingt-deux personnes ont d’ores et déjà été mises en examen dans ce dossier ouvert pour "détournement de fonds publics". Le juge avait sollicité la levée de l’immunité parlementaire de la députée et ne l’a obtenue que très partiellement. Le 4 juillet 2009, Sylvie Andrieux a écrit au magistrat instructeur en ces termes : "Mon nom et mon rôle sont systématiquement évoqués. Il est à mon sens urgent que je puisse réfuter les accusations dont je suis manifestement l’objet, accusations que je suis certaine de pouvoir réfuter."
Sylvie Andrieux avait été mise en cause dès l’été 2008 quand l’organisme Tracfin, qui lutte contre la délinquance financière, a pointé du doigt des malversations au sein du Conseil régional, pour un montant aujourd’hui évalué à 700 000 euros. Les enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire avaient alors mis au jour plusieurs subventions allouées à des associations, décrites comme des "coquilles vides". Ce mécanisme de financement aurait servi la campagne électorale de Sylvie Andrieux, soupçonnée d’avoir "arrosé" les familles les plus influentes dans les cités des quartiers Nord.
Lorsque "La Provence" a révélé cette affaire en décembre 2008, Sylvie Andrieux avait expliqué qu’elle n’avait rien à voir avec les subventions suspectes, dont l’attribution dépendait selon elle des "responsables administratifs de la Région".
En juillet 2009, deux anciens cadres du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, Franck Dumontel, ex-directeur de cabinet de Michel Vauzelle, et Jules Nyssen, ex-directeur général des services, ont été mis en examen par le juge Franck Landou pour "complicité de détournement de fonds publics". Ils avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec pour seule obligation de ne pas rencontrer les autres mis en cause dans le dossier. Guillaume Lalange, un autre cadre de la Région a été mis en examen plus récemment
Ce dossier a plané au-dessus de la campagne des dernières élections régionales, la plupart des adversaires de Michel Vauzelle en ayant fait un axe d’attaque. Ce à quoi le président PS de la Région, répondait invariablement "avoir alerté le procureur en 2007, lorsque nous avons découvert ce problème". Fin 2008, la Région s’est portée partie civile dans cette affaire.