Edward Snowden a joué large. Retranché dans la zone de transit de l’aéroport moscovite Cheremetievo depuis le 23 juin, l’informaticien de 30 ans, recherché pour espionnage par les États-Unis, a fini par demander l’asile politique à la Russie, qui le lui a refusé, ainsi qu’à vingt autres pays, selon Wikileaks, dont plusieurs ont déjà rejeté sa demande. Sur cette liste figure également la France, qui affirme ne pas encore avoir reçu de demande officielle.
[...] Pour Pierre Henry, directeur général de l’association France terre d’asile, « tout le monde parle à tort et à travers ». Et s’il est « toujours possible pour un État, à titre régalien, d’admettre quelqu’un sur son territoire, il ne s’agit pas de l’asile au sens de la convention de Genève de 1951 ». Ainsi, des membres des Brigades rouges ont-ils été accueillis en France, sous la présidence de François Mitterrand. « Mais ces accords implicites ont été remis en cause ensuite, ce qui prouve que c’est une protection qui reste fragile », insiste M. Henry.
[...] Obtenir l’asile au sens de la convention de Genève suppose donc de risquer une persécution dans son pays d’origine. C’est pourquoi les documents de demandes d’asile envoyés aux vingt et un pays « décrivent les risques de persécution auxquels M. Snowden est confronté aux États-Unis », souligne le site Wikileaks.
Des persécutions difficiles à démontrer, car « les États-Unis sont un État sûr », souligne M. Henry, qui précise que M. Snowden « même s’il révèle des choses qui peuvent être considérées comme moralement répréhensibles, les États-Unis sont un État démocratique ».