L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été définitivement libéré lundi de l’affaire Bettencourt, bénéficiant d’un non-lieu de la part des juges d’instruction bordelais en charge de l’affaire. Il était mis en examen depuis mars pour abus de faiblesse. L’ex-ministre Eric Woerth et neuf autres personnes sont renvoyés devant le tribunal correctionnel.
Les juges Jean-Michel Gentil, Valérie Ramonatxo et Valérie Noël avaient mis en examen Nicolas Sarkozy le 21 mars, sous soupçon d’avoir profité de la faiblesse psychique de Liliane Bettencourt pour se faire remettre de l’argent destiné à financer sa campagne électorale de 2007. Selon une expertise, l’héritière de L’Oréal était en état de démence sénile depuis septembre 2006.
À l’appui des soupçons, une ou deux visites du futur président au domicile de la milliardaire début 2007. De même qu’une mention dans le journal intime du photographe François-Marie Banier prêtant à la vieille dame de lui avoir dit : « (Patrice) de Maistre (l’ancien homme de confiance des Bettencourt, aussi renvoyé devant le tribunal) m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui. »
Tous ces éléments ne constituent toutefois pas une preuve et l’ensemble des protagonistes du dossier avaient estimé depuis que les charges pesant sur M. Sarkozy étaient trop faibles pour le renvoyer devant un tribunal. En particulier parce que M. Bettencourt était encore vivant, et présent, au moment de la ou des visites de M. Sarkozy au domicile des milliardaires.
Affaire à suivre
L’ancien ministre Éric Woerth, lui, n’échappera pas au tribunal, sauf appel du parquet de Bordeaux, qui avait requis un non-lieu pour lui aussi.
Parmi les renvoyés au tribunal figurent aussi le successeur de M. de Maistre auprès de Mme Bettencourt, l’avocat Pascal Wilhelm, et l’homme d’affaires Stéphane Courbit. Ou encore deux anciens notaires de l’héritière de L’Oréal ainsi que son dernier infirmier. Sans oublier l’homme dont l’amitié lucrative avec la milliardaire a été à l’origine de toute cette affaire : François-Marie Banier.