L’IATA (Association internationale du transport aérien), comme je le disais hier, atteint 18,7 milliards de dollars de bénéfices pour l’année 2014. La moitié se situerait aux USA. Exit, donc, les compagnies du Golfe, et tout le reste, structurellement incapables de faire du profit.
Examinons le cas des États-Unis. En 2001, dix compagnies se partagent le marché, et toutes vont déposer le bilan, licencier, faire l’impasse sur leurs dettes et fonds de pension.
Il n’en reste que trois grandes, définition même de l’oligopole, ayant considérablement élagué leur réseau sur les liaisons les plus rentables. Exit, donc, la concurrence, et place à l’entente sur les prix, entente tacite ou, plus vraisemblablement, explicite.
Voilà le secret de la rentabilité retrouvée et provisoire des compagnies aériennes étasuniennes, à laquelle il faut ajouter, sur le continent nord-américain, l’absence d’alternatives pour le transport lointain.
Le prix des billets a baissé dans la crise. Le secteur a sauvegardé son activité, aux dépens de sa rentabilité, et même la presse Pravda s’aperçoit que ce secteur est sous perfusion de survie, de manière constante.
Bien sûr, on peut nous dire, « le low cost, gnagnagna... ». En réalité le low cost s’appuie encore plus sur les subventions, les aéroports inutiles (subventions aussi), et la réduction des normes sociales. Une fois les compagnies classiques alignées sur ce modèle-là, le low cost prendra le bouillon, parce qu’ils n’ont pas les bons aéroports à leur disposition.
Au niveau des économies d’énergie, on est en train de racler les fonds de tiroirs. Sans changer, véritablement le problème qui est que pour transporter, il faut du pétrole.
212 milliards de kérosène, contre 210 en 2013 et 208 en 2012, on voit donc que toutes les mesures d’économies ne font que freiner les coûts, sans les inverser.
Le secteur se comporte strictement comme un secteur soviétisé, sans préoccupation ni de rentabilité, ni d’économie, dans un monde soi-disant globalisé et mondialisé, dont il est la clé de voûte principale.
C’est dire si le monument est vicié à la base. La perte est la règle, la rentabilité provisoire est l’exception, et le comportement des agents économiques, politiques, non-rationnel.