L’humoriste français controversé Dieudonné a été condamné jeudi en appel à 28 000 euros d’amende pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale pour des propos et une chanson diffusés sur Internet.
En première instance, Dieudonné M’Bala M’Bala (son nom complet) avait été condamné au total à 20 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris.
Dans l’une des vidéos incriminées, il transformait une chanson d’Annie Cordy "Chaud cacao" en "Shoah nanas". L’humoriste soutient que la chanson, dont il attribue la paternité à des détenus parmi lesquels le terroriste Carlos emprisonné en France, fait en réalité référence à des "Chauds ananas". Dans ce dossier, la peine de 8 000 euros d’amende a été confirmée par la Cour d’appel.
Il était aussi poursuivi pour avoir affirmé que "les gros escrocs de la planète, ce sont des juifs" dans une interview sur un site qui se présente comme ayant pour mission "d’éveiller la conscience des musulmans". De 12 000 euros en première instance, la cour a porté sa condamnation à 20 000 euros.
"Nous sommes très satisfaits de cette nouvelle condamnation", a déclaré l’avocat de SOS Racisme, l’une des associations parties civiles. "Nous espérons" que l’alourdissement de la peine prononcée en première instance "mettra un terme définitif aux provocations antisémites de Dieudonné, mais nous nous faisons peu d’illusions tant il se sert de cette idéologie pour alimenter son commerce".
"Je n’ai pas le droit à la prison, c’est évidemment une très très grande déception, parce que je m’y étais préparé, ça faisait partie de ma campagne promotionnelle", a déclaré Dieudonné. "Il doit y avoir une décision politique derrière tout ça".
Français d’origine camerounaise, Dieudonné s’était fait connaître comme humoriste dans les années 1990, avant de se rapprocher de l’extrême droite. Jean-Marie Le Pen, le chef historique de cette famille politique, est le parrain d’une de ses filles.