Il est un fait avéré que la droite capitaliste soutient la venue de migrants en Europe afin de bénéficier d’une main-d’œuvre bon marché et les récentes déclarations de Rainer Dulger, président de la Fédération allemande de métallurgie sont sans équivoque à ce sujet [1].
Les milieux économiques ont donc tout intérêt à favoriser la venue de migrants en Europe afin de les exploiter, mais aussi pour faire croître le nombre de consommateurs, car les nouveaux venus, une fois le pouvoir d’achat européen obtenu, que cela soit par le biais d’un salaire ou de l’aide sociale, voudront consommer comme le reste de la population européenne. Ces nouveaux consommateurs sont nécessaires à notre système économique certes aberrant, mais qui repose sur une croissance constante.
Nous comprenons donc aisément pourquoi l’industrie et la finance sont favorables à l’immigration de masse. Mais les inconvénients produits par l’arrivée de migrants en Europe seront à supporter par l’État et par une tout autre frange de la population : la classe moyenne, le prolétariat et le sous-prolétariat.
Tout d’abord, un afflux de personnes provoque une croissance démographique et celle-ci a des conséquences directes sur la vie quotidienne des classes les moins aisées. Ces conséquences peuvent être classées dans trois catégories.
Logement
Ce sont évidemment les classes les plus basses qui seront mises en concurrence directe avec les nouveaux arrivants sur le marché du logement. Plus on a un salaire élevé, plus l’éventail des possibilités au niveau du logement sont larges. Les régies, afin de s’assurer de la meilleure solvabilité possible de leurs locataires, vont privilégier les personnes aux salaires les plus élevés. Les personnes aisées bénéficient par ailleurs souvent de meilleurs réseaux au sein des régies. Finalement, une personne aisée aura plus d’options, elle ne sera pas limitée à la location seule car elle pourra plus facilement acquérir un bien immobilier, soit en souscrivant à une hypothèque, soit en achetant comptant.
Emploi
Étant donné que la majeure partie des migrants n’ont que peu ou pas de formation, ils cibleront les places de travail occupées traditionnellement par les couches les plus basses. Du fait qu’ils viennent de pays ou les prestations salariales ne sont pas comparables à celles auxquelles nous sommes habituées en Europe, ils risqueront d’accepter des salaires plus bas et de créer du dumping salarial. Le travailleur allogène devra donc revoir ses ambitions salariales à la baisse afin d’espérer concurrencer les nouveaux venus. Le marché du travail des personnes non qualifiées va se saturer et faire augmenter la proportion de chômeurs chez les moins qualifiés et les moins aisés.
Social
De nombreux migrants, du fait de leur manque de formation et de leurs difficultés à s’adapter à leur nouvel environnement, viendront grossir les rangs des personnes au bénéfice de l’aide sociale. Ils créeront un poids supplémentaires pour des budgets déjà déficitaires et les prestations sociales risquent de baisser pour pouvoir continuer à être attribuées. Ce sont les citoyens vivant déjà dans la précarité qui souffriront de l’arrivée de migrants, dont une part non négligeable sera au bénéfice de l’aide sociale.
Sécurité
Le chômage grandissant, les tensions sociales s’accentueront du fait de mauvaises conditions économiques et d’une concentration plus forte d’habitants, particulièrement dans les grandes villes. Cela aura pour conséquence logique une augmentation de la criminalité. De plus il est à rappeler par exemple que 73 % de la population carcérale suisse est étrangère [2]. Les classes sociales supérieures ne souffriront que très peu de cette augmentation de la criminalité car tout d’abord, elles ne vivent généralement pas dans des zones à forte criminalité, telles que les quartiers populaires ou dits sensibles. Les personnes aisées peuvent également s’offrir une sécurité privée, notamment en payant des agences de sécurité, en acquérant des systèmes de surveillance, voire en s’offrant des services de sécurité rapprochée.
Pour conclure, nous comprenons donc que d’un côté, les milieux économiques tireront les bénéfices de l’immigration massive sans que cela n’affecte outre mesure les classes les plus aisées et que de l’autre, c’est l’État, à travers les prestations sociales et les diverses infrastructures mises à disposition des migrants, ainsi que les classes les plus modestes, qui en supporteront les coûts et les conséquences néfastes. Il est intéressant de noter qu’en ce qui concerne les migrants, la gauche comme la droite sont sur la même ligne et que la gauche semble avoir abandonné son électorat traditionnel à la faveur de ressortissants étrangers. Voyant peut-être la lassitude et le désintérêt grandissant de son électorat traditionnel, cette gauche à bout de souffle part-elle à la pêche aux futurs électeurs potentiels en favorisant l’immigration ?