La bataille de Damas, telle qu’ont voulu nous la « vendre » à la mi-juillet l’ASL, le CNS et l’OSDH, s’est terminée vers le 25 juillet par la défaite totale de l’ASL.
Mais demeurent quelques bandes qui s’efforcent d’entretenir l’insécurité dans l’immense agglomération damascène, permettant ainsi à l’OSDH d’entretenir, elle, une énième fiction médiatique : l’ASL serait toujours prête à contrattaquer à Damas, à reprendre l’offensive.
Mais l’habileté et l’imagination d’un Rami Abdel Rahmane, patron de l’OSDH, ne peuvent tout de même pas transformer des incidents de quartiers en bataille de Stalingrad, même si les médias français continuent vaille que vaille à souffler sur les braises en espérant voir repartir l’incendie.
Bref, l’OSDH fait état aujourd’hui de « violents combats » – un véritable gimmick sémantique de sa part – à Tadamone, quartier méridional de Damas où, assure R.A. Rahmane, plus que jamais dans le registre de la statistique magique, « il reste beaucoup de rebelles ».
Et l’OSDH parle de quinze victimes dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de la ville, qui auraient été victimes – « forcément » comme aurait pu dire Marguerite Duras – de tirs de mortiers de l’armée, jeudi soir – même si, cette fois, l’OSDH se fait moins affirmative, déclarant ignorer pour l’heure l’origine des tirs. L’opposition syrienne manipulant les cadavres aussi bien que les images, les statistiques et les expressions guerrières, nous verrons ce qu’en dit l’armée et le gouvernement syriens.
Une choses est sûre : les « violents combats » que décrit depuis Londres ou Coventry M. Rahmane avec la conviction d’un fonctionnaire de la désinformation ne sont que des incidents sans portée stratégique et politique. Ce qui a en revanche, une certaine signification militaire, c’est que ces derniers jours, les combats ou accrochages n’intervenaient plus qu’à l’extrême limite sud-ouest de l’agglomération, vers Jdaidet Artouz : un simple coup d’oeil à la carte de Damas monte bien que l’ASL, en dépit d’éventuelles et sporadiques « animations de quartier », a bien été chassée en « corps constitué » de la capitale syrienne.
L’OSDH signale d’autres « bombardements », d’autres « violents combats » dans le secteur désormais tristement célèbre, de Houla, dans la nuit de jeudi à vendredi. Et l’officine londonienne de désinformation parle aussi de « dizaines » de morts ans le quartier d’al-Arbaine à Hama, suite à une opération de l’armée jeudi matin.
On notera tout de même que l’OSDH parle de « civils ET de rebelles » tués, la frontière entre ces deux catégories ayant toujours volontairement été maintenue floue par l’OSDH. Et c’est vrai que l’armée mène assez régulièrement, à Hama, des raids contre des locaux et points d’appui rebelles. Et toute la mission de l’OSDH, c’est de transformer ces opérations ponctuelles et ciblées en massacres aléatoires de « civils ».
Alep : de la méthode Coué comme stratégie de l’ASL
La bataille des mots et des communiqués, l’ASL et ses relais médiatiques la poursuivent aussi avec acharnement à Alep : un porte-parole des rebelles, un certain commandant Abdel Aziz Salamé, déclarait hier que ceux-ci contrôlaient « la moitié » de la ville, que la situation des insurgés était « très, très bonne » , et que l’ASL s’appliquait à encercler la ville pour empêcher l’armée syrienne d’envoyer des renforts.
Bref, les encerclés encerclent ! Mais toute cette méthode Coué, même retransmise par l’AFP et Reuters, demeure impuissante à contraindre les faits : depuis 48 heures, par exemple, les rebelles parlent de leurs attaques contre l’aérodrome militaire de Malegh, base de départ des hélicoptères et avions intervenant sur Alep, et située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale économique syrienne.
Mais hier soir, le commandant Salamé reconnaissait qu’en dépit de l’intervention de quelques blindés pris à l’armée à Anadane quelques jours plus tôt, la base n’était toujours pas en son pouvoir. Salamé a précisé que durant l’attaque, qui a duré cinq heures, dix rebelles ont été blessés et dix sont portés disparus. L’armée aurait, selon lui, envoyé des Migs « pour nous chasser et les rebelles se sont repliés ». Si lui-même le dit.
La chaîne d’information continue arabe al-Mayadeene, créée dernièrement pour contrer la désinformation anti-syrienne d’al-Jazeera (par des dissidents de celle-ci), rapporte que des renforts militaires sont encore arrivés à Alep jeudi. L’OSDH se contentait de signaler ce matin le bombardement du quartier de Salaheddine, comme si celui-ci était encore aux mains de l’ASL.
Et c’est à peu près tout pour la « bataille d’Alep » vue du côté de l’opposition médiatique : visiblement, les insurgés ne progressent pas vraiment et n’ont guère que la prise de deux ou trois commissariats de quartier à jeter en pâture aux journalistes depuis trois ou quatre jours.
L‘AFP cite une « source de sécurité » syrienne, selon laquelle l’armée « teste et observe le système de défense des terroristes, tente de découvrir leurs cachettes avant de les annihiler en menant une opération chirurgicale ».
Cette stratégie, dictée par la configuration urbaine, et aussi le statut de la ville d’Alep, est forcément plus lente que celle du marteau-pilon. Pour autant, les hélicoptères continuent de mitrailler, à Salaheddine et dans les secteurs avoisinants le positions et déplacement des rebelles.
Répétons encore une fois, au-delà de épisodes et incidents militaires du jour, que leurs effectifs (les pertes importantes qu’ils subissent), leur situation d’encerclement, et aussi leur nature idéologique et psychologique de fanatiques obscurantistes -illustrée tout récemment par l’exécution de sunnites fidèles au gouvernement – interdisent à l’ASL et aux islamistes radicaux toute espérance de victoire à Alep.