L’état sioniste a libéré 550 prisonniers palestiniens dimanche dans la deuxième étape d’un accord avec le mouvement Hamas [résistance islamique] en échange du soldat des forces d’occupation, Gilad Shalit.

Alors que plusieurs des 450 prisonniers libérés le 18 octobre dans la première phase de l’échange de prisonniers avaient été condamnés à la perpétuité pour des attaques meurtrières, aucun de ceux libérés dans le deuxième groupe n’avait été condamné pour meurtre.

Presque tous les prisonniers sont rentrés en Cisjordanie et ont été accueillis par des milliers de Palestiniens manifestant leur joie dans la ville de Ramallah.

Bien que ce soit le Hamas - lequel administre la bande de Gaza - qui a imposé l’accord avec Israël, la plupart des personnes rassemblées agitaient des drapeaux de la faction du Fatah de l’ex-président Mahmoud Abbas, le parti qui domine la Cisjordanie.

À Gaza, les deux bus transportant 41 prisonniers et escortés par le Comité international de la Croix-Roug, sont arrivés par le passage frontalier de Rafah où ils ont été accueillis par des centaines de proches agitant des drapeaux représentant les différentes organisations palestiniennes.

« Mes sentiments de joie sont mélangés avec de la tristesse, car nous avons laissé derrière nous des frères bien-aimés, et nous espérons que chacun d’eux sera libéré », a déclaré Samer Aweidat, qui a été libéré après avoir purgé quatre ans d’une peine de six ans pour possession d’armes et appartenance à un groupe de la résistance.

La Cour suprême israélienne a ouvert la voie pour la libération de dimanche en rejetant une requête déposée ce vendredi par des Israéliens opposés à la libération des prisonniers, dont les peines vont de quelques mois à 18 ans.

Ceux-ci ont été condamnés pour actes de résistance, sous des accusations de tentatives d’actes meurtriers, de poses de bombes et d’appartenance à la résistance palestinienne.

Shalit avait été capturé en juin 2006 par des militants qui avaient creusé un tunnel en direction d’Israël depuis la bande de Gaza et avait surpris l’équipage d’un char, exécutant deux soldats. Shalit a été retenu au secret, comme prisonnier de guerre dans le territoire administré par le Hamas et une immense majorité d’Israéliens a soutenu la transaction qui a permis de le ramener chez lui il y a deux mois.

Favoriser le Fatah

Hani Habib, un analyste politique à Gaza, a déclaré qu’Israël, qui avait la possibilité de choisir lesquels des prisonniers seraient libérés dans la deuxième étape, a choisi des détenus liés au Fatah plutôt qu’au Hamas.

« Avec cette nette discrimination, Israël est intéressé à transformer la victoire [imposée par le Hamas] en une situation problématique encourageant la division palestinienne », a-t-il dit.

Le Hamas avait déclaré qu’il faisait pression sur Israël via l’Egypte pour que toutes les femmes palestiniennes encore emprisonnées soient libérées ce dimanche.

Six femmes sont parmi les détenus libérés, sur 11 qui restaient dans les geôles israéliennes, a déclaré Riyad al-Ashqar, responsable de la communication au ministère des prisonniers à Gaza.

Israël a libéré 55 prisonniers âgés de moins de 18 ans sur les 164 enfants palestiniens incarcérés, selon des chiffres récents publiés par l’UNICEF, l’agence de l’ONU.

Ashqar a déclaré que les détenus sortant de prison sont pour 506 d’entre eux originaires de la Cisjordanie, 40 sont de Gaza, 2 sont de Jérusalem,et 2 sont des ressortissants jordaniens.

D’après Ma’an News