55 millions d’Iraniens sont appelés aux urnes pour renouveler deux instances dominées par les conservateurs, le Parlement et l’Assemblée des experts, composée de religieux chargés de nommer, et au besoin remplacer, le guide suprême.
Le guide suprême, Ali Khamenei, a été l’un des premiers à voter dans une mosquée située dans le complexe où il réside à Téhéran. Il s’est exprimé : « Tout le monde doit voter, tous ceux qui aiment l’Iran, la République islamique, la grandeur et la gloire de l’Iran. » Il a ajouté « nous avons des ennemis », sans les nommer, mais il exprime régulièrement sa méfiance à l’égard des puissances occidentales, en premier les États-Unis, accusés de mener une politique « d’infiltration ». « Il faut voter avec perspicacité et les yeux ouverts » de façon « à décevoir l’ennemi », selon lui.
Le président Hassan Rohani a quant à lui expliqué : « Les élections sont un symbole d’indépendance politique du pays. En votant, les gens décident de l’avenir de leur pays. Les sondages montrent qu’il y aura une forte participation à ces élections. »
Ces élections sont les premières depuis la conclusion en juillet d’un accord historique entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui doit permettre à la République islamique de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales.
Certaines de ces sanctions ont été levées mi-janvier au moment de l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire, sur lequel le président Rohani, élu en 2013, mise pour inverser la tendance au profit de ses soutiens réformateurs et modérés, en particulier au Parlement. Cela l’aiderait, notamment via les investissements étrangers attendus, à mettre en place une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son premier mandat en 2017.
Après le désistement de dernière minute de quelque 1 400 candidats, les Iraniens auront à choisir parmi les 4 844 prétendants, dont près de 500 femmes, pour renouveler les 290 membres du Parlement et parmi 159 candidats, tous des hommes, pour pourvoir les 88 sièges de l’Assemblée des experts. Les anciens présidents Mohammad Khatami (réformateur) et Akbar Hachemi Rafsandjani (modéré) ont, eux, appelé les électeurs à voter massivement pour les candidats pro-Rohani afin de barrer la route « à l’extrémisme ».
Les bureaux de votes sont ouverts de 08h00 à 18h00. De premiers résultats partiels sont attendus dans les 24 heures suivant leur fermeture.