L’information, ô combien inquiétante, a été communiquée, jeudi, à Blida, lors de la7e Rencontre internationale Khaled Ben Miloud, organisée cette année sous le slogan « 50 ans de psychiatrie algérienne, petites et grandes histoires ».
Cette rencontre a été aussi l’occasion pour rendre hommage à feu Bachir Ridouh, l’un des plus grandes psychiatres d’Algérie, mort il y a trois mois. Le ministre de la Santé, qui a inauguré cet événement, a déclaré que le nombre important de malades atteints de pathologie mental est, certes, important, mais il est difficile d’avoir un chiffre exact.
« Une chose est sûre, la décennie noire, le milieu carcéral avec ses 60 000 prisonniers et la consommation des drogues ne sont pas sans conséquences sur l’équilibre mental de l’individu, ce qui explique la montée inquiétante de ce genre de pathologie ».
M. Ould Abbès a ajouté que son département ouvrira de nouveaux services de psychiatrie afin de mieux prendre en charge les nombreux malades. « L’Algérie reste toutefois un pays leader en matière de médecine psychiatrique à l’échelle arabe et africaine. Blida en est le pôle, grâce notamment à Frantz Fanon et feu Ridouh », a-t-il insisté.
La non-disponibilité du lithium abordée
Le problème de la non-disponibilité du lithium sur le marché national depuis plusieurs années, alors qu’il est utilisé mondialement dans la médecine psychiatrique, a été évoqué par le docteur Mohamed Taleb, président de la Société franco-algérienne de psychiatrie.
« Il n’est pourtant pas cher et est très efficace contre les troubles bipolaires, les dépressions et peut même éviter le suicide chez les personnes fragiles atteintes de pathologies mentales », a-t–il déclaré en essayant de sensibiliser l’assistance.
En vain. Un professeur lui a répondu que ce médicament nécessite un contrôle rigoureux pour ce qui est de son dosage et l’Algérie ne possède pas de moyens pour le faire régulièrement. « Dommage, quand on sait que l’Algérie le faisait durant les années 1970 et 1980 », a regretté le docteur Taleb Mohamed. -