je hais qui ne prend pas parti. Je hais les indifférents
Je ne connais pas Gramsci, mais autant je pourrais le rejoindre si ce qu’il appelait indifférence n’était que de l’apathie, autant ici "prendre parti" c’est autre chose. ça ne veut pas dire ne pas avoir d’avis ou n’être qu’un légume vivant, mais ça peut vouloir dire dans certains cas ne pas se mêler de ce qui nous regarde pas, ou est trop grand pour nous. C’est un signe de sagesse, et d’humilité. Chacun sa place.
Je suis un enfant du gauchisme, mais j’ai, depuis des années, coupé une à une toutes les radicelles qui pourraient encore me relier à lui.
Par exemple, je ne supporte plus les discours "engagés", qui "dérangent", les objecteurs de conscience permanents. Un droitard un peu borné dans son petit monde et ses petits rituels m’est finalement plus sympathique, plus "fini", que celui qui met son nez partout, réclame, hurle sa honte ou son indignation avec ostentation, se dilate dans mille "causes".
Il a l’air de croire au paradis terrestre, et ne peut donc être de bon conseil.
"scandalisée comme une vieille juive", c’est une expression de Claudel je crois, et effectivement ce peuple est la matrice révolutionnaire, la matrice de tous les combats idéologiques, depuis les droits de l’homme jusqu’au wokisme (ceux qui veulent "réveiller" la masse).
La remise en question permanente de notre environnement, l’encouragement à relativiser notre foi, nos croyances, notre histoire, nos traditions, etc. Partir dans des récriminations infinies à partir de choses insignifiantes, n’être jamais satisfait, toujours en révolte... tout ceci fut une colonisation progressive de notre âme par cet état d’esprit nerveux, agacé, revendicatif, qui a fini par nous dissoudre dans cette "démocratie de marché et d’opinions" comme dirait AS.
Nos ancêtres ne passaient certainement pas leur temps à avoir un avis dépréciatif sur tout. La bonhomie s’accouple mal avec ces jérémiades orientales qu’un Claudel ou un Céline ont parfaitement su décrire en leur temps, quand c’était plus simple de voir d’où cela venait. Aujourd’hui, ce discours imposé est tellement partout, qu’on pense à tort que c’est notre état naturel de français râleur.
MAis le français était tenu pour qq’un de gai autrefois. Il est devenu raleur car il vit une époque contraire à son génie, et qu’il n’arrive pas à mettre des mots là-dessus. Alors il s’énerve, tempête vaniteusement les pieds dans la merde, pour donner le change..