Erdoğan, maître de la Turquie pour cinq ans de plus
30 mai 2023 00:00, par Vive la FranceC’est feu Stéphane Blet, grand pianiste contemporain, qui aurait été content de la victoire de Erdogan. Garant de la souveraineté de la Turquie et de ses traditions, le président sortant a été réélu pour Cinq années. Cette réélection va obliger Erdogan à accomplir un miracle économique dans un pays où le pouvoir d’achat est gangrené par une inflation de 30 à 50 % alors que le salaire minimum n’est que de 220 Euros par mois et que les taux d’intérêt rééls négatifs qui sont administrés, comme en France, par le trésor, renchérissent les importations et creusent le déficit commercial sans que la faiblesse de la livre turque ne favorise une rentrée supplémentaire de devises liée à une recrudescence du tourisme. Bref, la situation économique n’est pas sans rappeler celle de la France qui connaît un déficit commercial de 164 milliards en 2022 alors que, dans le même temps, les économistes se réjouissaient, lors de « Choose France », de l’attractivité de la France en terme d’investissements étrangers. Cette hyper classe mondialisée se gargarisait de la bonne santé économique de la France capable d’attirer 2 à 3000 milliards d’investissements de multinationales après que l’Amérique a réussi le coup de maître, via les sanctions contre les exportations de pétrole et de gaz russes, à nous rendre dépendants, à un coût exorbitant,des approvisionnements en GPL et pétrole de schiste américains. Erdogan a su gagner la confiance des électeurs en s’alliant avec la droite nationaliste. Il bénéficie d’une réelle marge de manœuvre pour engager une politique de relance des grands travaux d’infrastructures car la dette de l’Etat turc est inférieure à 60 % du PIB. Fort de la confiance retrouvée, Erdogan doit baisser les impôts sur les entreprises afin d’engendrer un cercle vertueux des exportations, facteur de créations d’emplois. Gageons que le renard Erdogan saura acheminer la Turquie sur la voie qui lui permettra de sortir de l’ornière. Il est de l’intérêt vital de l’Europe d’avoir une Turquie prospère à ses frontières afin de ne pas être confrontée à l’immigration que pourrait entraîner une paupérisation accrue des classes populaires qui ont misé sur le redressement économique ; le panier de la ménagère ayant augmenté de 50 % en 18 mois et le niveau des salaires ne permettant plus aux familles de satisfaire leurs besoins primaires.