L’État et la nation comme Katechon
1er avril 2023 06:54, par Gali Teptele formulaire de déclaration de décès des militaires français pendant la guerre de 1914-1918 avait l’intitulé suivant : "Partie à Remplir par le Corps". Et l’on peut remarquer qu’une des causes de l’essaimage colonial fut climatique, avec le petit âge glaciaire, dont les conséquences furent la misère abyssale de la paysannerie française que la Maréchal de Vauban eut le projet mort né de conjurer en proposant à l’oreille intéressée longuement de Louis XIV d’introduire pour tous les laïcs, du tiers comme de la noblesse, la flat tax de la dîme royale. La vision dialectique monosynoptique de l’histoire amenant nécessairement l’avènement de l’inexprimable du katéchon antérieur, au sens de Wittgenstein, doit aujourd’hui faire sa révérence, devant l’inattendu d’un surgissement bakhtinien polyphonique de l’indépendance des voix, - dans une valse toute périchorétique -, qui, inévitablement, relègue au rayon des quincailleries inutiles de l’histoire des idées, la claudication heurtée de l’hybriso-centrisme occidental sur le mode d’une mélodie du personnage principal qui exige des autres voix secondaires de n’être qu’accompagnement ou contrepoint. Si la philosophie de l’histoire est eschatologique dans une conception du katechon qui repose sur Celui qui retient les forces du mal sur terre, Dieu ne saurait que se payer la tête de tous ceux qui L’utilisent comme prétexte à leur propre (ou sale si ce n’est maculée) philosophie rationnelle de l’histoire, car son Royaume n’est pas de ce monde, au grand dam de tous les chiliasmes égoïstes. L’usage que l’on fait trop longuement du mal, certes, finit par mener à collaborer à l’Oeuvre rédempteur, mais ce n’est pas tant au sacrifice du corps, qu’au sacrifice de l’âme humaine, car, entre autres diverses causes, le corps n’a pas l’essence. Une grande jubilation couve, faite de gigues et de madrigaux, par le détournement d’hélichon des Muses en notre cosmos, suivant le son du luth et les traits d’Appolon, dans l’évanouissement du souvenir de tous les fossoyeurs, provinciaux de l’esprit humain. Au joyau offert par une homme riche et laid, la femme préfèrera la fleur offerte par l’homme qu’elle aime, nous rappelle si poétiquement Sacha Guitry. Dieu a pour nous de toute éternité des idées derrière la tête, que nous refusons trop longtemps, à notre corps défendant.