L’État et la nation comme Katechon
29 mars 2023 15:44, par 49.3, LBD, Fraternité« L’intelligibilité des décisions providentielles étant un mythe, l’interventionnisme socio-politique de l’Église qu’elle encourage débouche sur la Réforme »
Parole d’un incroyant ? Un mythe pour vous, et d’ailleurs sophisme : ce naturalisme que vous appelez "interventionnisme socio-politique" fait suite à l’infiltration dans l’Église des réformistes représentés par le français Calvin (1533) qui, après l’invention de l’imprimerie (1454) et peut-être sous le prétexte de rendre accessible la théologie au peuple, en profitent pour la simplifier amplement en la recentrant sur le Christ tout en évacuant les intermédiaires entre l’homme et Dieu à savoir la hiérarchie angélique constituée des messagers avec lesquels les hommes vivaient :
c’est une refondation de la théologie donc de la vision du monde qui ne forme plus une totalité avec le céleste ("théologie cosmique"), mais où tout ce qui est de Dieu est le monde visible, c’est ce qu’on appelle le naturalisme, contre la Nature qui englobe aussi le surnaturel, c’est une fracture avec le monde d’avant (où il pouvait y avoir du merveilleux et du "magique" - ce que vous appelez "mythe") et une naturalisation simplificatrice du divin. C’est subtil mais ils nous l’ont bien mise ces protestants !
C’est pour ça qu’à la suite, les hommes se sentant libérés ou "désenchaînés" du Ciel se perdent dans les idées et les idéologies, se sentant pousser des ailes chacun voulant ramener la couverture à soi, alimentant le Chao puisqu’ils ont repoussé l’Ordo, par orgueil et peut-être aussi parce que la découverte du Nouveau Monde représentait une manne dont il fallait profiter et une occasion de s’affranchir du "monde ancien" tel que vécu jusque-là.
La révolution dite française s’en ait ensuite prise au (corps du) Christ - l’Église -, puis au 19ème on éteint les lumières avec la « mort de Dieu ».
Mais tout ça sont des illusions auxquelles on a concédé puisque l’homme ne peut pas décréter la mort du Ciel ! C’est de la pure idéologie, de l’abstraction. Par contre, la véritable relation au Ciel qui empêche l’homme de chuter une seconde fois dans le profane existe bel et bien pour ceux qui s’intéressent aux choses verticales.
L’homme n’a rien fait disparaître, tout est là, et il a plutôt intérêt à renouer s’il ne veut pas, à cours d’idées ou de révolutions, faire sauter la planète. L’ennui c’est qu’on ne raisonne plus que dans le carcan d’un paradigme matérialiste, il faut à nouveau s’incliner dans l’ordo ab Ordo.