Kiev entre hiver russe et célébration de l’Holodomor
28 novembre 2022 13:15, par DominoEn 1929, les banquiers américains causèrent la Grande Dépression. La courte période de stabilité du système monétaire international fut terminée.
En 1931, l’Allemagne et l’Autriche n’avaient pas réussi à rembourser leur dette étrangère et arrêtent de convertir le mark en or, mettant ainsi fin au Gold Exchange Standard. À l’automne 1931, le Royaume‐Uni cessa également la conversion en or.
Comme vous pouvez le constater, il serait logique et naturel de lever le blocus de l’or de l’Union Soviétique à ce moment‐là, permettant ainsi à l’or soviétique de soulager l’économie occidentale. Mais la décision qui fut prise alors était choquante d’absurdité. Non seulement ils laissèrent le blocus de l’or en place, mais ils imposèrent un embargo commercial sévère sur la majeure partie des exportations soviétiques ! Et ce, malgré la grave crise économique de l’Ouest où la plupart des producteurs étaient intéressés par n’importe quelles demandes, particulièrement celles qui sont payées en or, bois, pétrole ou toute autre matière première de l’Union Soviétique. Par exemple en 1932 80% de l’exportation de machinerie britannique était à destination de l’URSS. Néanmoins, le 17 avril 1933, le gouvernement britannique décida d’un embargo sur l’importation de biens russes. Quelle était la logique d’une telle décision ? C’était une décision politique pour mettre la pression sur le tenace gouvernement soviétique animé par une idéologie et une structure économique antagonistes.
Les échanges commerciaux entre l’Ouest et l’URSS étaient‐ils finis pour autant ? Absolument pas. La demande soviétique pour la technologie et la machinerie occidentale était plus élevée que jamais : l’industrialisation était en pleine bourre. Mais à présent l’Ouest n’acceptait plus qu’un seul moyen de paiement : les céréales soviétiques ! (L’étrangeté de cette demande s’explique par le fait qu’à ce moment les monnaies des pays les plus agraires étaient fortement dévaluées et la demande en céréales sur le marché mondial avait diminué de 50 à 70% !)
Le gouvernement de Staline fut confronté à un choix : soit il renonçait à restaurer l’industrie et donc capitulait devant l’Ouest, soit il continuait de s’industrialiser et menait son pays à une crise interne effroyable. Donc quoi que Staline choisît, l’Ouest serait victorieux. (L’Europe d’une guerre à l’autre, Nikolay STARIKOV)