La Marche du monde #8 – Féminisme et transsexualisme : origines religieuses et mystiques
23 juillet 2022 22:30, par ProtégeonslaPalestineJe m’adresse à l’excellent Youssef Hindi, pour le gronder affectueusement. Il nous dit partager le postulat de Emmamuel Todd, pour qui « la Bible hébraïque [est] la source du patricentrisme du protestantisme », et le féminisme « une réaction, au sein du monde anglo-américain, à ce patricentrisme protestant. » La pensée d’un Todd étant la station d’épuration des idées convenues de l’air du temps et le lieu de vidange VIP des truismes de bistrot, l’histoire des idées progressera véritablement le jour où Todd citera l’érudit Youssef Hindi, et non l’inverse. Je m’explique...
Le protestantisme est une insurrection de la conscience réformatrice germano-britannique contre le canon religieux qui contient la Loi : le catholicisme. Or, la Loi n’est rien d’autre que l’abscisse praxéologique et l’ordonnée éthique synonyme d’autorité et de jurisprudence patriarcales. En se rebellant contre la Loi, le protestantisme s’inscrit dans la filiation de la rébellion de satan, qui délégua à la Mère (de l’humanité, Eve) le soin de distordre, renverser, et contrevenir au commandement du Père. Contrairement aux platitudes de Todd, j’affirme que c’est parce qu’il rejoue sur la scène politique, la contestation satanique originelle du décret divin, par le même truchement de la désobéissance féminine, que le protestantisme est par essence un fémininisme.
Lorsque Ann Boleyn (tentatrice que les tableaux dépeignent comme une brune incendiaire au teint mat, à l’instar des femmes du Moyen-Orient) souffla à l’oreille du roi d’Angleterre Henry VIII, l’idée d’adopter la version hérétique du Nouveau Testament du réformateur William Tyndale, cette anglaise de lointaine origine xxxxxx, a rejoué sur l’échiquier politique européen, le schisme prélapsaire entre Eve et le Ciel. Il en découle, selon moi, que ce n’est pas le protestantisme qui a créé le féminisme, mais le terreau de défiance féministe post adamique, attisé par une surestimation iconolâtre du culte marial et une sacralisation subséquente du corps maternel, qui ont rendu possible la naissance du protestantisme.
La Loi ne pouvant être QUE du Père, toute protestation contre la Loi formulée par la femme mystique (Eve) et son corollaire politique (Ann), jette les fondations d’un dissensus matriacal (le féminisme) qui usurpera la Loi pour asseoir sa légitimité : ce brigandage spirituel historique s’appelle le protestantisme.