La Troisième Guerre mondiale a déjà commencé et c’est une guerre économique
2 avril 2022 16:27, par nicolasjaissonComme il est étonnant que des gens qui prétendent défendre un modèle alternatif à la mondialisation occidentale proposent un modèle qui n’est qu’une réplique du modèle existant mais qui serait meilleur du fait que son contrôle serait partagé. En vertu du principe qui veut que les mêmes causes entraînent les mêmes effets, cette reconfiguration de la mondialisation est condamnée à avorter rapidement. La Chine est la première responsable de la rupture des chaînes de livraison vers les Etats-Unis du fait des restrictions Covid imposées par Pékin aux entreprises chinoises et aux ports. Le retour aux cryptos est complètement contradictoire avec le fonctionnement d’un Etat centralisé qui passe son temps de réviser les règles d’accès à son marché et à sa monnaie. D’ailleurs c’est bien la Chine qui a initié une attaque en règle contre les cryptos en les déclarant illégales, à commencer par le Bitcoin. Cette attitude a été suivie peu après par la Russie, avant qu’elle revoit sa copie du fait des sanctions. C’est l’eurodlar qui produit le gros des financements extérieurs à la Chine et non l’Etat chinois, dont la monnaie dette plongerait aux abysses sans le soutien américain. L’exemple de la crise financière immobilière est très illustratif de ce point de vue, mais on peut l’étendre aux chaînes des fournisseurs du bâtiment, en particulier l’industrie lourde. D’ailleurs les choses vont tellement bien en Chine, que la publication de mauvaises nouvelles économiques a été criminalisée. Donc la nouvelle orientation de Xi en direction du contrôle intégral de la monnaie ne va pas dans le sens d’un redressement, mais plutôt d’une aggravation des difficultés causées par l’abus du sur endettement. Revenir à des échanges extérieurs contrôlés par l’Etat et monnayés en monnaie banque centrale n’ira pas non plus dans le sens d’un plus grand dynamisme. Les entreprises chinoises ne demandent qu’une seule chose : qu’on leur lâche la bride, au lieu de les brider avec de nouvelles règles comptables de gestion des risques. L’espace russe constitue une opportunité unique de développement pour l’économie privée chinoise, notamment dans les nouvelles technologies et les services financiers. Mais rien ne se produira si le PCC ne renonce pas à son contrôle tatillon de l’économie de marché qui a été imposé à l’initiative de XI, contrairement aux directives de ses prédécesseurs. Xi est très contesté au sein même du PCC, malgré les différentes purges qu’il a pratiquées, pour éliminer ses rivaux.