Front musical #12 – Le chant grégorien
12 février 2022 15:24, par franhouBonjour et grand merci pour cette émission sur le chant grégorien et ses intervenants.
Je voudrais ajouter des précisions pour apporter peut-être des compléments à ce qui est dit.
1° Il est plus que probable que le Christ ait entendu des chants dans les synagogues. Toutefois il est possible que le chant liturgique était pratiqué par les célébrants eux-mêmes et peut-être pas par la foule, sauf s’il y avait des "réponds"
2° La continuité entre la Synagogue et l’Église catholique (romaine) se fait par les Psaumes. Les Chrétiens ayant au cours du temps créés de nouveaux chants adaptés à leurs textes. Mais la traditions et la pratiques musicales est, immanquablement, passée par là ...
3° Oui, il y a une organisation et une classification des chants "grégoriens" vers le Ve ou VIe siècle, mais pas seulement. La forme de la liturgie a aussi beaucoup évolué avant de s’organiser en deux temps successifs comme maintenant : une partie d’enseignement et de commentaires des textes bibliques, ensuite une partie essentiellement sacramentelle (dont l’Eucharistie, sacrifice renouvelé de la mort et résurrection de Jésus-Christ).
4° Attention, la théorie des neumes ne date pas des années 800 comme on risquerait de la comprendre, mais fait bien partie de la pratique antique qui a permis justement de mémoriser environs 2000 mélodies.
ce qu’on appelle un neume est une forme (une cellule) mélodico-rythmique de une, deux, trois ou plusieurs notes. On peut ensuite les assembler pour faire des "mélismes" où on peut parfois avoir cinq, six, voire plus de dix notes sur une seule syllabe.
On rejoint en cela les pratiques de la mise en musique de la littérature de la Grèce ancienne et dont on a conservé des données.
5° Ces cellules mélodiques s’inscrivent dans des modes (gammes de sept notes) dont les notes de référence sont synthétisées dans les Huit Tons de l’Église par ré, mi fa ou sol. Un seconde note à la tierce, la quarte, la quinte ou la sixte crée un second palier d’attraction ou de récitation autour de laquelle la mélodie va également évoluer au cours de la pièce.
6° C’est évidemment ce système référenciel et compositionnel, oralement transmis qui a permis de créer et d’entretenir tout le répertoire musical. Dans la pratique il était important qu’un "maître de chant" connaisse cette pratique. Il pouvait ensuite apprendre les mélodies aux chantres qui eux mémorisaient les textes chantés.
À suivre
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