Voici un condensé pour les Nuls (j’ai dû me la repasser 3 fois) :
1- Soral nous explique comment l’échappée folle de la Raison qui s’affranchit de la Révélation au lieu de la servir, produit, dans un mouvement d’orgueil déicide, une doctrine de gestion du monde concurrentielle à la morale : la mathématique.
2- Cette mathématisation managériale des rapports sociaux détruit les hiérarchies et les différenciations naturelles, au profit d’une égalité culturelle qui, parce qu’elle est purement algorithmique et en aucun cas philanthropique, (re)produit les inégalités qu’elle prétend corriger.
3- Ce paradoxe est diabolique, car né de l’arrogance d’une Raison qui s’imagine pouvoir faire l’économie des vertus de la Révélation.
4- Afin de combattre le capitalisme, qui est l’illustration la plus saillante de la hardiesse technocratique de la Raison et de sa présomption à supplanter l’ordre divin, par essence hiérarchique, il serait judicieux que l’homme de bonne volonté compose un programme politico-eschatologique qui associe les principes moraux / la sagesse des Révélations aux prémisses et aux conclusions de l’analyse marxiste sur la lutte des classes. Seule cette alliance entre la droite des valeurs (Dieu) et la gauche du travail (Marx) permettra de venir à bout d’une techno-tyrannie qui, sous couvert de rationalisation managériale, travaille à la domestication des corps et des esprits.
L’allocution est magistrale et doit faire date, parce qu’avec cette offre intellectuelle d’une convergence d’intérêts entre marxisme et kantisme, la philosophie d’Alain Soral vise, par le dépassement des querelles d’écoles, à réinscrire l’action publique dans une axiologie (ou échelle de valeurs) universelle. L’humilité de la Raison ainsi recherchée et la rétrogradation du surhomme au statut d’homme, confèrent à ce développement, une coloration théosophique en congruence avec la sagesse politique d’un Nelson Mandela.