La Russie veut contraindre les États-Unis à respecter la Charte des Nations unies
6 janvier 2022 10:20, par nicolasjaisson@Paul82
Non, l’empire américain n’est pas mort en 2020. En fait de décomposition, quand on voit ce qui se passe en Chine et en Russie, j’ai plutôt l’impression que l’on assiste à une dislocation généralisée des grands ensembles technocratiques installés au siècle dernier, dont les structures ne résistent pas aux forces centrifuges d’un séparatisme de plus en plus virulent. Il faut relire "l’empire éclaté de H ; Carrère d’Encausse. La Nature finit toujours par reprendre ses droits sur l’idéologie, même si celle-ci peut paraître toute puissante. Les peuples ont faim et le font savoir à leurs maîtres oligarchiques. Le tournant s’est produit en novembre 2011, avec la nationalisation des marchés de la dette par la BCE et la FED, puis en décembre 2014 avec le retournement du gouvernement chinois, qui a finalement refusé de créer des marchés financiers en yuans. Mal lui en a pris, car renoncer aux produits de dette en yuans, c’était se condamner à rester sous la dépendance de la monnaie dette en dollars, qui alimentait la croissance chinoise. Le retour à l’étatisme centralisé en Chine sur la base de la doctrine nationaliste exposée par Xi dans son petit livre à l’usage des écoliers, n’en finit pas de produire ses effets de dislocation par l’incapacité de la PBOC à gérer efficacement la dette en yuans. Les excédents ne peuvent plus être convertis en dollars sur les marchés, dont la profondeur est capable d’absorber n’importe quel niveau d’inflation. Faute de disposer de sources de financement qui leur est propre, la machine économique chinoise et russe tombe en panne, avec les réverbérations que cela entraîne dans les gouvernements locaux qui sont en faillite. La propagande d’Etat a tu le délabrement économique des "régions" pendant des années, avant que la situation ne devienne incontrôlable. Naturellement, ils diront que la faute incombe aux forces de l’ombre manipulées par la CIA/Soros. Mais les faits sont têtus et les mesures de confinement restent impuissantes à conjurer totalement une révolte qui ne demande qu’à s’amplifier devant l’urgence d’un changement de système économique. Les Chinois ont pris goût à la liberté, depuis la politique d’ouverture décidée par Deng Xiaoping. Certes cette liberté est un instrument inespérée de manipulation pour ceux qui s’en servent à des fins géopolitiques. Il n’en reste pas moins qu’elle reste une aspiration profonde de l’être humain qui demande à vivre sans être "emmerdé" à tous les tournants par la flicaille électronique.