ce débat ne repose pas sur des bases linguistiques rigoureuses... il n’existe pas un genre masculin et un genre féminin : il existe un genre neutre (non-marqué) et un genre marqué (féminin).
Dès lors, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin, comme dit à tort la formule... le genre neutre (non-marqué) l’emporte sur le genre marqué (féminin).
Il faut étudier les langues indo-européennes, et comment certaines sont à 3 genres (par ex. l’Allemand) alors que d’autres sont à deux genres (par ex. les langues latines comme le Français). Le masculin et le neutre ont fusionné en un seul genre, et il existe un genre spécifiquement féminin.
Par ailleurs, il faut savoir que l’appellation "féminin" et "masculin" ne renvoie pas à la femme et à l’homme... c’est comme le Yin et le Yang des chinois, ce sont uniquement des pôles contraires et dialectiques... et il faut ne rien comprendre au Tao pour confondre étroitement Yin-femme et Yang-homme... les deux alternant, se complétant, au sein de chaque être et de chaque chose.
En toute rigueur linguistique il n’y a donc pas de genre masculin ni féminin. Il y a un genre non-marqué et un genre marqué. C’est d’ailleurs pour cette raison que chaise est féminin et fauteuil masculin. Ou bien que la mort est masculin en Allemand (marqué au premier degré) et féminin en Français (marqué, car il n’existe que deux genres dans notre langue). Pareil pour le Soleil ou la Lune, le jour et la nuit, selon les langues, etc. Au début on ne distinguait pas les femmes des hommes : et c’est pour les distinguer des hommes (en général et au masculin) qu’on a utilisé le genre marqué pour les désigner.
A l’opéra, un chanteur à la voix grave est "une basse" et une chanteuse à la voix aigüe est "un soprano". Car cela renvoie aux anciennes places dans l’harmonie : "la basse" est à la base, alors que "le soprano" (du latin supra, sur... en français "le dessus",) est au sommet de l’édifice harmonique.
Et comme le rappelle avec son humour bien à lui Henry de Lesquen beaucoup de qualificatifs féminins caractérisent l’homme sans qu’on y voit de problème : "Un homme peut être un soldat, un héros, une recrue, une sentinelle, une ordonnance, peut-être une victime, mais toujours une personne. Hors de l’armée il pourra être une personnalité, une sommité, une éminence, ou alors une racaille ou une petite frappe... et tout cela sans cesser d’être un homme au sens vir (masculin) et non homo (humain)".