Les Lectures de Camille – Le Nouveau Testament
11 novembre 2021 14:11, par RolandRemarque annexe au sujet de la parabole des talents (Matthieu 25,14-30) : au temps de Jésus, l’argent déposé dans une banque générait des intérêts. Ce n’est plus le cas aujourd’hui...
D’autre part, n’oublions pas que Jésus s’adressait à des juifs. Il leur parle de ce qu’ils connaissent bien...
Quant à Charles Gave, sa lecture de la parabole des talents est littérale. Pourquoi pas ? Mais de là à voir un libéral en la personne de Jésus... Charles, va donc relire dans le même évangile de Matthieu (6, 19-21) :
Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
Camille s’est tellement laissée déstabiliser par l’interprétation de Charles Gave, qu’elle propose une lecture forcée et à vrai dire tout à fait fausse de la parabole. Certes, une lecture morale et non littérale est possible, mais l’homme noble de la parabole n’est pas un mauvais maître, bien au contraire, c’est une allégorie du Christ lui-même, détesté dans son propre pays. Il faut entendre ici que si Dieu n’a pas crée les hommes égaux, en bonne justice, ses exigences seront différentes pour chacun. À chaque arbre, sa grandeur, sa couleur et son fruit. Le mauvais serviteur est celui qui a refusé de croître et de donner du fruit... Ce qui nous renvoie à d’autres paraboles...
Enfin, la lecture eschatologique détaillée dans un long commentaire (@Luc) est une troisième interprétation de la parabole, reprise et résumée dans la version française de la Pléiade, dont une note de bas de page renvoie également à Luc 19, 12-27 et précise : L’avènement du règne de Dieu, sanctionné par le retour en gloire du fils de l’homme ne va pas sans un jugement. Cette parabole (versets 14-30) et la suivante (versets 31-46) donnent le schéma du procès.
La théorie des quatre sens de l’Écriture sainte a été élaborée dès le Haut Moyen-âge par les pères de l’Église :
I. Sens littéral (ici lecture de Charles Gave)
II. Sens allégorique
III.Sens moral (en l’occurrence, ma proposition comprend les points II et III)
IV.Sens eschatologique ou anagogique (donné par @Luc et la note de l’édition de la Pléiade)