Lucien Cerise présente Comprendre l’Époque – Pourquoi l’égalité ?
18 septembre 2021 11:51, par NestordamusPour revenir sur un point abordé par Lucien Cerise, le concept du chiffre a pris une ampleur phénoménale dans la culture humaine.
En repassant nos langues occidentales d’antan (en tous cas celles que je connais), on découvre que la notion quantitative et la description par le chiffre étaient beaucoup moins présentes qu’aujourd’hui.
Prenons un exemple : dans l’expression contemporaine, on utilise très couramment le concept du pourcentage alors que nos grands-parents ne le faisaient pas.
Puis nos plus lointains ancêtres pensaient beaucoup plus de manière métaphorique pour décrire la réalité plutôt que de le faire en la mesurant.
Un autre exemple certes un peu caricatural, c’est le Peau-Rouge dans les films de Far-West qui déclare quelque chose comme “Aujourd’hui mon coeur vole comme l’aigle au dessus des montagnes car etc...” pour exprimer un sentiment.
Un dernier exemple, sur la même base d’ailleurs, c’est dans Lila de Pirsig lorsque la compagne de l’auteur demande à un Amérindien en parlant d’un chien “Quel genre de chien c’est ?” pour savoir de quelle race il s’agit. L’Amérindien, surpris par la question, répond simplement “Ben c’est un bon chien”. La femme occidentale parlait de la catégorie du chien (sa race) et l’Amérindien avait répondu en qualifiant son caractère.
Pour terminer, la technologie actuelle se base essentiellement sur le chiffre et l’informatique, qui en est l’apogée, n’en est plus réduit qu’à deux : 0/1. C’est à dire oui/non, vrai/faux, ouvert/fermé. Depuis cette simple réduction, on crée une série de listes pour y ranger, croiser, puis extraire des données.
On qualifie de moins en moins par l’image et par la métaphore, mais de plus en plus par la catégorie, la quantité et les numéros. C’est plus pratique.
Le chiffre à travers le transhumanisme finira par dévorer l’être si on ne fait rien.