Le problème de Soral et le nôtre
7 août 2021 00:03, par MivilleIl manque un point à la pensée de Jones : il n’a aucun sens du dharma. Soral a l’humilité de comprendre qu’il est quelqu’un d’intéressant et irremplaçable en son genre mais qu’il n’est pas un prophète et qu’il n’est pas issu d’un lignage de brahmanes ou autres hiérarques permettant de prétendre à un pareil titre, fonction qui d’ailleurs n’existe pas en catholicisme, ou du moins pas en tant que démarche vitale au salut.
Soral a raison ou du moins presque toujours, mais avoir raison ne fait de vous le chef nommé par Dieu d’un état ou d’une révolution. Bien des théologiens savaient mieux que Jeanne d’Arc en quoi l’empire anglo-normand de l’époque avait tort mais seule Jeanne d’Arc avait le mandat de mener l’action de le faire tomber. Et cela Soral le comprend. Ce qui a tiré de bien des embûches Soral mais moins Hillard c’est justement cette humilité de ne pas se prendre pour un grand clerc attitré ni non plus pour une espèce de duc à la noblesse non reconnue à cause de la vilenie de l’époque.
Soral a le courage de nommer le juif mais cela ne fait pas de Soral un antisémite professionnel pour qui tout savoir (sociologie, économie, linguistique) autre que l’accusation perpétuelle du juif est inutile. E Michael Jones tout catholique qu’il soit d’appartenance confessionnelle, est américain et un américain dès qu’il trouve une bonne idée se sent imbu, de par une lecture en fait toute calviniste de la Parabole des Talents, du devoir d’en faire une entreprise ou alors une secte dont il est le prédicateur en chef, car l’entreprise américaine capitaliste archétypale c’est la secte évangéliste. C’est ce qui fait de la nation américaine la plus diabolique de toute au sens de René Guénon, et c’est aussi ce qui garantit l’obéissance totalitaire des USA au côté obscur du judaïsme depuis le jour 1 de cette entité en 1776.
La conception que se fait Jones de la religion catholique vraie, si exacte qu’elle soit sur le plan du dogme, est une secte américaine ayant raison envers et contre toutes les autres, genre de secte qui s’annoncerait ingénument "Paroles de Jésus, traduites de l’anglais par..." ce qui l’a amené nécessairement à être sédévacantiste ultra-conservateur à la manière de Dimond et de Mel Gibson : des gens qui affirment avec aplomb qu’en dehors du tout petit reste que leur groupe forme tous seront damnés. Sauf que Jésus s’il n’était pas moderniste au sens moderne n’était surtout pas un conservateur.