"Charte des principes pour l’islam de France" annotée par Damien Viguier
6 avril 2021 00:12, par Naim
L’islam, notamment sunnite, comme l’eau, prend toujours la couleur que l’on veut lui assigner. C’est pourquoi il n’existe pas un islam proprement et rigoureusement canonique, mais des islams. Le Marocain est fortement imprégné par l’emprunte de la commanderie des croyants issus du pouvoir monarchique théocratique de ce pays. L’Algérien, ayant vécu un trou noir lors des colonisations franco-ottomanes, se retrouve actuellement syncrétisé à cheval sur un wahhabisme plus ou moins mitigé et une influence populaire fortement déteinte. Il en est de même de l’islam égyptien ou jordanien. À cela s’ajoute leur ancrage respectifs à une des quatre écoles théologiques sunnites. C’est dire l’impossibilité de contrôle de cette religion qui est excessivement individualiste malgré les apparences. J’irai même jusqu’à affirmer qu’il y a autant d’islam que de musulmans. Le clergé sunnite n’existe que dans la mesure de sa médiatisation. Ce sont là des aspects qui dérivent du sunnisme et qui de surcroît se distinguent de la doctrine chiite en dépit des différentes déclinaison de celle-ci. Le chiisme, semblable en cela au catholicisme, s’articule constamment autour d’un clergé officiant rites et enseignements.