Nietzsche : "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort"
27 mars 2021 17:10, par Pelagia"Le philosophe, malade depuis l’adolescence, pense le corps-esprit sans dualisme"
Malade ou pas malade, et qu’il le fasse consciemment ou inconsciemment, Nietzsche ne fait que reprendre la fusion corps-esprit du christianisme même. "Mangez, ceci est mon corps" est cette symbolique du pain qui est la fusion même du corps et de l’esprit... plus proche d’Aristote que de Platon (lire le Traité de l’âme d’Aristote, par exemple). Le christianisme c’est donc de l’aristotélisme pour le peuple et non pas du platonisme pour le peuple. C’est Thomas d’Aquin qui a raison et c’est Nietzsche qui a tort. Nietzsche entre donc en conflit avec le christianisme non pas parce qu’il le récuse dans le noyau même de sa doctrine (il ne le fait pas) mais parce qu’il veut substituer le christianisme avec sa doctrine du surhomme, un transhumanisme visant à rompre avec l’état naturel de l’homme, visant à arracher l’homme de son destin céleste pour finalement le livrer à Satan. Ce satanisme sous-jacent, Nietzsche peut ne pas avoir perçu qu’il en est le porteur (quoique Nietzsche dit de lui-même qu’il est le porteur du flambeau : "luci... fer"), mais il est dans la doctrine nietzschéenne ne serait-ce que par naïveté, égarement et aussi par une vanité démesurée (dans l’Antéchrist Nietzsche nous explique, je le cite : "pourquoi j’écris de si bons livres"). Le philosophe de Bâle je l’ai beaucoup admiré et j’ai même été très anti-chrétien dans mon adolescence, mais je ne tombe plus dans le panneau, surtout actuellement quand on sait qui est réellement derrière l’effondrement de l’Église du Christ.
"De son rapport au corps, quelle philosophie propose-t-il ?"
Je l’ai expliqué plus haut.
"Faut-il souffrir pour bien vivre ?"
Tout comme le christianisme, qui représente son dieu mort et cloué sur une croix après une longue agonie, tout comme Schopenhauer dans l’essentiel de sa philosophie morale, tout comme les philosophies de l’Inde et de l’Antiquité... Nietzsche est conscient que de toutes les substances constituant le monde il y en a une que nous ne pourrons jamais éviter, la souffrance, et que donc il faut faire avec. Ni Nietzsche, ni Schopenhauer, ni le Christ, ni Bouddha... nous disent que nous devons souffrir, il nous disent que nous allons souffrir et mourir physiquement qu’on le veuille ou pas. L’un de ces quatre hommes que j’ai mentionnés a dit à ce sujet "je suis le chemin, la vérité et la vie". À nous de comprendre, 2000 ans plus tard, ce qu’il a réellement voulu dire.