Lorsqu’enfant, en Afrique encore organisée selon le post colonialisme des années 50, l’on m’emmenait une fois par mois "en ville" (nous vivions hors de la capitale, sur une route de brousse) dans l’unique salle de cinéma, j’y découvrais les premiers films d’une industrie hollywoodienne de propagation idéologique.
La plupart de ces "films" était les fameux "péplums" avec ses décors carton-pâte, ses occidentaux américains bronzés et musclés à souhait et les actrices aussi exotiques d’apparence que l’anglaise puritaine de base avec son teint pâle, ses lèvres rougies au maquillage de ciné et ses coiffures laquées.
Un film m’avait marquée en particulier... il s’intitulait le "Choc des titans". C’était ni plus ni moins que la transposition cinématographique de la lutte finale des Dieux de l’Olympe après qu’ils eurent éliminé la plupart des "petits dieux concurrents". Leur affrontement visait bien sûr l’élimination définitive de tout concurrent, Le plus gros gagnait.
Le scénario était comme un combat de sumos ! Le plus obèse, le plus gras, le plus lourd s’ingéniait à jeter ses concurrents hors du cercle d’occupation exclusive. L’analogie avec la guerre finale d’un monde humain en phase terminale d’un certain système se faisait dans ma petite tête incapable, bien sûr, d’en tirer une analyse rationnelle, mais parfaitement en mesure de saisir le message de quelque chose susceptible de se produire à terme.
Ce qu’explique l’auteur de cet article me renvoie à ces films ! Et la conclusion m’apparait fort probable. C’est le principe même de la toute puissance que de chercher, "quoi qu’il en coûte" (!), à n’être plus que le seul, dernier dominant sur la place. La toute puissance, économico-systémique, pousse irrésistiblement la poignée de multinationales obèses vers cet affrontement d’auto destruction inévitable.
L’exemple de la fusion Microsoft + Apple aura comme finalité que l’un absorbe et digère l’autre, quitte à accoucher d’un hybride. Et en général, les hybrides ne vivent pas très longtemps parce qu’il leur manque des éléments vitaux les empêchant de disposer d’une "homéostasie" naturelle.
Ce qui manque à terme c’est la puissance créative et innovante. L’énergie des mégas structures privées est en quasi totalité bouffée par une guerre de résistance. Pas ou plus le temps d’innover, leur énergie vitale est totalement bouffée par une guerre de résistance et d’offensive qui les tue à terme.