le « Piss Christ » défoncé à coups de masse
17 avril 2011 22:47, par anonymeBonjour, comme tous les catholiques sincères ma premières réaction en voyant cette image si infâmante du christ a été une profonde tristesse. Mais j’ai lu un article très intéressant qui m’a fait changé d’avis sur le bien fondé de "l’oeuvre". En effet, l’artiste ne donne pas ici son avis sur le Christ... au contraire, il entend dénoncer le traitement qu’illui est reservé dans nos sociétés... il y a donc méptise totale sur son intention. Et... a la lecture de cet article dans " Témoignage Chrétien" j’ai changé d’avis. Je vous propose un extrait de cet article ci dessous :
Quelle rage ou quel dépit amoureux ?
Non, décidément, les blasphèmes touchant le Rédempteur ne me troublent plus. C’est peu dire qu’il en a vu et vécu d’autres, à commencer par tous ceux que je lui fais subir jour après jour.
Je ne connais rien aux préférences secrètes d’Andres Serrano, j’ignore quelle rage ou quel dépit amoureux se dissimule derrière son Piss Christ. Mais les arguments de ceux qui prétendent qu’il est trop facile d’épancher ainsi son nihilisme sur le dos des croyants ne m’intéressent pas. Ce qui m’intéresse, c’est justement ce nihilisme visant le Christ, un nihilisme auquel j’ai envie de répondre comme le curé de campagne de Georges Bernanos à un personnage du roman :
« Vous pourriez lui montrer le poing, lui cracher au visage, le fouetter de verges et finalement le clouer sur une croix, qu’importe ? Cela est déjà fait. »
Quand j’entends des catholiques expliquer que les musulmans savent mieux se faire entendre et se défendre contre les injures lorsque l’image d’Allah ou de Mahomet est détournée, j’enrage. Si proche de la Bête, si loin du Sens. Je ne demande certes pas à tous ces téméraires Croisés de lire les Pères – Tertullien, Contre Marcion, livre III –, mais ils pourraient de temps à autre quitter leurs rangers pour se prêter à des exercices de judo métaphysique.
De la Croix du Sauveur, on fait trop facilement un pendentif, un motif décoratif, un signe sans signification. Et voilà que par le geste brutal d’Andres Serrano elle est rendue à sa brutalité : la Croix redevenue un scandale – du grec skandalon, l’obstacle.
Au Musée des Beaux-arts d’Avignon, on s’y arrête. Elle a perdu ses contours vaporeux de symbole pour redevenir le gibet infamant sur lequel a été cloué Jésus, mort entre deux bandits sous les moqueries pour avoir prêché le pardon des offenses, la pitié des vaincus et la délicatesse envers les opprimés.