Derrière la "zététique" de Jean Bricmont, l’allégeance aux multinationales ?
15 septembre 2020 00:08, par Bill BoquetJean Bricmont est matérialiste, rationaliste et ultra scientiste.
Il est par exemple totalement hostile à la vision du monde proposée par la physique quantique, car elle suggère que le sujet rationnel que nous sommes ne voit pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’il se présente à notre regard, ce qui remet en question l’« objectivité » revendiquée de la science moderne ; le regard du scientifique sur le monde n’est donc pas « immaculé » ou privé d’intention, il est habité par un certain nombre de présupposés, conscients ou inconscients qui, « orientent » son regard et détermine sa recherche. Et remettre en question l’« objectivité » scientifique, c’est admettre que certaines choses restent fondamentalement inquantifiables, résistent à toute équation et donc à tout contrôle rationnel.
Si tout était quantifiable, on reproduirait le coup de foudre amoureux en laboratoire et mon ordinateur s’appellerait Beethoven.
Un tel point de vue qui s’interdit par principe d’admettre - et donc de voir - ce qui, dans la Réalité, échappe à la Raison et à son champ d’investigation, ne peut que nous renvoyer une image totalement mutilée et incomplète de cette Réalité, et c’est en cela qu’il est finalement aussi partial et trompeur que les mensonges qu’il prétend combattre.
Les enjeux métaphysiques de l’Existence échappe totalement à un tel point de vue, car ils ne sont pas « objets » d’étude comme l’est le scarabée mort pour l’entomologiste. L’intuition scientifique (quand elle existe) est purement sensible, comme la « matière » à laquelle elle s’applique et s’adresse.
A terme, on ne peut qu’être déçu.