Très bel article, et cela dans une veine rarement utilisée.
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Il est impératif de rappeler encore et toujours comment ça allait merveilleusement dans ce monde européen durant les 30 glorieuses où la "Démocratie" existait encore.
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Chez Lambert à l’usine exploitant le gypse de Cormeilles-en-Parisis, les ouvriers maghrébins disaient "Lambert, mon pays" (cf les souvenirs d’ouvriers algériens dans "La Lettre blanche" de janvier 2010).
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Dans les années 50, malgré les guerres coloniales, et dans les années 60 il y avait tous les ans le salon de l’Enfance à Paris où toutes les grandes marques offraient gratuitement des jeux et des cadeaux dans une atmosphère féérique.
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En Normandie, à Houlgate, où ma grand-mère tenait une colonie de vacances à la villa "Loin du bruit", on voyait défiler en chantant des centaines de gosses des autres colonies sur la digue, dans leur uniformes. Le mardi, Jacques Angué faisait sa pub en voiture pour le Guignol de l’après-midi au Casino. Sur la plage, on faisait des barrages de sable pour capter l’eau de la marée descendante, avec le club de gymnastique on jouait au drapeau et avec Mr Marcel le moniteur adoré, on chantait en choeur, enivrés : " Je suis le roi d’Espagne, J’aime les filles aux yeux noirs... "
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En région parisienne, même les familles nombreuses, ou peu fortunées, pouvaient visiter un musée par semaine. Les mères étaient disponibles car elles ne travaillaient pas. Ou plutôt, elles se dévouaient à leurs enfants, faisant les courses à pied faute de voiture, faisant à manger, faisant réciter les leçons ...
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Il y avait des enfants partout : on avait réquisitionné toutes les vieilles écoles, puis à partir des années 60, on en construisit de nouvelles. Les cinémas diffusaient de vrais films d’aventure. Les chansons révélaient une multitude de Mondes, de cultures qui nous fascinaient.
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La diversité et la variété étaient partout et les adultes, comme les enfants, s’y abreuvaient.
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Thémistoclès