Alain Soral – Trump & Poutine ou la révolte des nations
13 décembre 2019 15:08, par nicolasjaissonTrump est en train de détruire sa base électorale dans les Etats agricoles des Etats-Unis en leur fermant les débouchés chinois sans autres moyens de substitution que des aides financières qui n’empêchent pas les suicides d’agriculteurs par dizaines. En fin de compte, c’est toujours la FED qui règle l’addition par la planche à billets. Le dernier déboire en date est celui du cochon dans lequel les éleveurs américains avaient massivement investis, espérant de juteuses affaires avec les Chinois affamés. Peine perdue, ceux-ci achètent désormais la viande porcine au Brésil, tout comme son soja, au grand dam des Américains qui ne savent plus quoi faire de leurs stocks. Quand on veut bousculer un équilibre économique mondial, la moindre des sagesses et de prévoir un plan de substitution, qui fait défaut jusqu’à présent, y compris et surtout dans les structures d’arbitrage de l’OMC, qui sont abandonnées par l’administration Trump qui leur préfèrent des négociations bilatérales suivant des règles bricolées pour l’occasion. Dans l’industrie idem. Au début du mandat Trump les Chinois devaient participer activement à la revitalisation de la "roast belt", notamment par l’implantation d’usines automobiles qui restent absentes, en raison des différents concurrentiels. Pareil pour les travaux d’infrastructures auxquels Goldman Sachs comptait confier aux entreprises chinoises du BTP la part du lion. Résultat les travaux sont toujours au point mort, malgré l’emballement faramineux de la dette publique et privée. A cet égard Trump fait encore mieux qu’Obama en rajoutant un trillion tous les six mois de nouvelles dettes.La consommation à crédit et le complexe militaro-industriel sont comme toujours les vaches à lait de l’économie américaine. Sauf que l’hyper inflation a fait son apparition sur les marchés, comme en témoigne les dizaines de milliards de liquidités échangées par La FED contre les actifs de dette par jour. Cela durera jusqu’à la disparition totale des marchés, lorsque tous les actifs se retrouveront au bilan de la FED qui aura nationalisé de facto le secteur financier. La seule solution pour sauver l’Etat, sera alors de monétiser les dépenses publiques et para-publiques, c’est-à-dire de transférer l’hyper inflation dans l’économie réelle. Alors Trump sauveur du peuple américain ? Rien ne’est moins sûr. Quant à la mystification de Poutine qui restera dans l’Histoire comme un maître de la supercherie nationaliste, je me suis déjà exprimé sur la question.