On voyage encore et toujours dans le village Potemkine où s’agitent des poupées de chiffon derrière des décors en carton pâte aptes à faire sourire les plus blasés des Occidentaux. Tous ont les yeux rivés sur les contours de la silhouette du Sauveur des Nations accourant sur son destrier dans son armure scintillante, tel la résurrection d’Alexandre Nevski, après la bataille de Tannenberg contre les chevaliers teutoniques. C’est du moins la version stalinienne. Rien ne vaut la mise en scène du "grand jeu" entre les "puissances" pour faire avaler la propagande institutionnelle qui adore mettre en scène les nouveaux joujoux dernier cri du complexe militaro-industriel avec force départ de missiles ou figures acrobatiques des chasseurs de cinquième génération pourtant destinés à disparaître des écrans radar. Mais du Russe lambda, il n’en est jamais question. Ca n’intéresse personne. Tout comme les détails ô combien ennuyeux de la politique nationale dans l’éducation, l’économie, les nouvelles technologies, l’automobile, la santé, les retraites, l’urbanisation, l’habitat, etc. Et pourtant les patriotes de tout poil devraient au premier chef scruter les innovations dans un des pays leader du Nouvel Ordre Mondial multipolaire qui remet le bien-être des peuples au coeur des préoccupations politiques, bien loin de la finance, des sommets internationaux et des défilés militaires où paradent les "élites" ; A l’instar du gouvernement Merkel, les technocrates du Kremlin raffolent toujours autant des rapports vendus par les "big four" où s’exprime la parole divine du "grand horloger" ordonnateur de l’Univers. Medvedev ferait presque de la concurrence à Ursula . Non le Russe est prié de la "fermer", car par définition, il est "heureux" depuis que l’Etat a été restauré dans la plénitude des ses prérogatives régaliennes et au-delà. Le dogme se doit d’être honoré dans la personne de ses gardiens "illuminés". Donc on ne parlera des chiffres qui fâchent en matière de natalité, d’aide au logement, de pauvreté, de niveau de vie, des conditions d’existence, de l’immigration et de l’émigration, de l’investissement dans les régions, du rail et de l’aviation civile, du développement des entreprises privées, de la pression fiscale, etc. Les séries télévisées mimant les conflits géopolitiques sont bien plus distrayantes. On est jamais aussi heureux qu’assis derrière un jeu vidéo 3D à jouer les mercenaires de Wagner ou de Black Water Ltd, quelque part en Syrie ou en Mer de Chine.