21 janvier 1793 : les dernières heures de Louis XVI
21 janvier 2018 14:23, par pleinouest35Sanson :
"C’est l’âme à jamais ulcérée que j’ai dû procéder à l’exécution de Louis XVI. Révolutionnaire à l’origine, l’injustice des accusations portées contre le Roi a contribué plus que tout autre chose à me faire revenir de mon illusion. La perfidie des accusations portées contre Louis XVI, l’oubli volontaire des plus simples formes juridiques n’ont montré que trop que sa perte était résolue d’avance. Quel égarement aveuglait donc cette assemblée pour qu’elle imputât à Louis XVI jusqu’aux attentats dirigés contre lui ? Lorsque je connus l’issue de cet affreux et inique procès, je fus atterré ; je fus sur le point de m’évanouir lorsqu’on me présenta le papier, l’ordre de faire dresser l’échafaud dans la nuit et d’y attendre le condamné à partir de huit heures du matin (...) La veille de l’exécution, un jeune homme est venu s’offrir à mourir à sa place, si l’on pouvait lui procurer des habits exactement semblables à ceux du Roi, de manière à ce qu’une substitution pût s’opérer sur l’échafaud sans que la foule s’en aperçût. Une foule d’autres projets, non moins chimériques, me furent confiés. Mon fils faisait partie d’un des bataillons de garde nationale chargés d’assister à l’exécution. Il était parfaitement résolu à se joindre à ceux qui essaieraient de sauver le Roi (...) Le Roi est mort, mais ce n’est pas moi qui l’ai tué. Oh ! pourquoi n’a-t-on pu le délivrer, j’aurais donné mon sang pour ne pas répandre le sien ! Il est mort en Roi, en héros, en saint. Son auguste image ne s’effacera jamais de ma mémoire".